Selon une étude auprès de 500 entreprises utilisatrices de mainframe, 86% d'entre elles exploitent ou envisagent d'exploiter cette plateforme pour déployer des outils ou solutions d'IA générative. Plus de sept organisations sur dix indiquent qu'elles mettent déjà en place des analyses à base d'IA dans le cadre des initiatives de modernisation de leurs environnements mainframe. Pas réellement une surprise, la plateforme hébergeant souvent des données stratégiques pour les organisations concernées.
Dans le cadre de cette étude réalisée par le cabinet Coleman Parkes pour l'ESN Kyndryl, l'IA est également vue comme l'investissement prioritaire des 12 prochains mois sur le mainframe par 36% des personnes interrogées. L'an dernier, dans la même étude, la priorité était donnée aux initiatives de sécurité, de performance et d'amélioration de la fiabilité.
Sortir du mainframe, tout le monde est concerné
Si le mainframe reste une plateforme clef pour les opérations dans 89% des entreprises, elle s'hybride ou s'allège graduellement, les organisations cherchant notamment à exploiter la flexibilité du cloud, assure Kyndryl. La quasi-totalité des entreprises interrogées (96%) migrent ainsi certaines applications hors de leur mainframe dans le cadre de leur stratégie de modernisation. Et, ces mouvements sont significatifs, puisqu'ils concernent, en moyenne, 36% des applications présentes sur la plateforme.
Selon Kyndryl, trois typologies de stratégies de modernisation se distinguent. Tout d'abord, la sortie pure et simple, qu'elle soit partielle ou totale. Soit en conservant les applications tel quel, soit en les transformant dans des langages plus modernes. L'intégration à d'autres plateformes, ensuite. Une tendance appelée à se développer avec la percée de l'IA et, plus spécifiquement, de l'IA générative. Enfin, la modernisation des applications sur le mainframe lui-même. Via leur rationalisation, leur migration vers des langages plus modernes ou l'exploitation de technologies désormais disponibles sur le mainframe. « En 2024, davantage de répondants ont indiqué se concentrer sur la modernisation sur le mainframe ou sur l'intégration avec le cloud, et ils sont moins nombreux à avoir choisi pour stratégie principale de déplacer des applications hors du mainframe - une baisse de cinq points par rapport à l'année dernière (de 30 à 25 %) », commente Kyndryl.
Le point d'achoppement des compétences
Une des clefs de la survie de cette plateforme désormais soixantenaire réside dans sa sécurité, vue comme sa caractéristique la plus importante par deux-tiers des personnes interrogées. « L'approche hybride, qui combine la sécurité et la fiabilité des mainframes avec l'agilité et la rentabilité du cloud, fournit une solution équilibrée qui répond aux exigences opérationnelles et de sécurité », souligne ainsi le vice-président et CIO d'une entreprise de vente en gros aux États-Unis, cité dans l'étude.
A l'inverse, la difficulté à trouver les compétences adéquates reste une difficulté pour les projets sur mainframe. Le problème est en réalité double : les personnes expérimentées sur la plateforme partent à la retraite, emportant avec elles leurs connaissances (pour 49% des répondants), et les informaticiens entrant sur le marché du travail manquent de compétences mainframe (53%). Plus des trois-quarts des organisations ont désormais recours à un tiers pour mener à bien les projets de modernisation de leurs applications mainframe.
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