Annonçant une évolution majeure de sa plate-forme processeur basse consommation Atom, conçue à l'origine pour animer les netbooks bon marché, Intel ajoute une nouvelle puce à son offre pour serveurs et contrôleurs pour baie de stockage. En effet, l'Atom S1200 a désormais tout d'une grande : gravée en 32 nm et de type SoC (System-on-Chip), cette puce, connue sous le nom de Centerton, travaille avec deux coeurs x86 64 bits (de 1,6 à 2 GHz) dans une enveloppe thermique de 6 watts. Principales nouveautés dans cette catégorie, elle intègre un contrôleur mémoire ECC simple canal (8 Go maximum) et supporte les instructions de virtualisation VTX pour accélérer le fonctionnement des VM. Clairement conçue pour le marché émergent des microserveurs, cette puce répond à des besoins spécifiques comme la gestion de tâches qui ne nécessitent pas de calcul intensif : rendre disponibles les milliards de photos disponibles sur Facebook par exemple.
Le réseau social utilise une mesure appelée RCU (Relative Compute Units) pour déterminer le niveau de performance nécessaire à une charge de travail spécifique. Il s'agit d'un ratio pour déterminer ensuite la consommation en watt et en dollars de cette charge de travail. Pour une charge de travail hypothétique fondée sur cette équation, un système à base d'Atom peut nécessiter deux à trois fois plus de noyaux qu'un système animé par un Xeon, mais avec une consommation électrique de un/tiers à moitié moins, a expliqué Frank Frankovsky, vice-président en charge du design matériel et de la supply chain chez Facebook. « C'est pourquoi nous sommes ravis qu'Intel et d'autres opèrent ce mouvement vers des solutions System-on-Chip (SoC)», a déclaré M. Frankovsky. Le modèle SoC intègre le coeur du processeur, le contrôleur mémoire, les technologies de virtualisation, les algorithmes de correcteur d'erreur et d'autres caractéristiques.
20 partenaires travaillent sur des designs Atom S1200
Fabien Esdourubail, directeur du marché entreprise pour Intel France, nous a indiqué que 20 designs de produits (serveurs, baies de stockage NAS, équipements réseau...) étaient annoncés pour le lancement de l'Atom S1200 avec notamment Dell, HP, SuperMicro, Huawei, Inspur, Quanta, QSan... Les premiers produits de HP et Quanta sont quant à eux déjà disponibles. Le marché des microservers - ou comme les appelle le cabinet d'études IDC les serveurs optimisés en densité - est à ses débuts. « Le positionnement de notre puce est celui de la densité avec une unité de mesure au prix par watt », nous a confié M. Esdourubail d'Intel. « Il est possible monter jusqu'à 1120 CPU dans un rack avec des interconnexions gigabit Ethernet. (...) Les clients expriment des besoins pour de nouvelles technologies avec une forte densité pour résoudre le problème du prix des mètres carrés et de la consommation. Nous sommes à 6 watts avec cet Atom contre 17 watts pour le Xeon le moins gourmand ». Interrogé sur la concurrence attendue avec l'arrivée des puces ARM 64 bits, Fabien Esdourubail se montre serein. « Nous avons des produits disponibles et présentés notre roadmap. Nous proposons des produits 64 bits qui répondent aux besoins des entreprises avec des fonctionnalités de mémoire ECC et de virtualisation ». La prochaine génération de puces Atom pour microserveurs - nom de code Avoton - sera fabriquée en 22 nm en technologie Trigate et intégrera un contrôleur Ethernet dans le SoC.
Un des compétiteurs majeurs d'Intel sur le marché des puces basse consommation est aujourd'hui ARM mais ce dernier vient seulement de licencier le design de ses puces Cortex 64 bits qui ne seront pas disponibles avant fin 2013. Shane Rau, analyste chez IDC, a déclaré qu'il s'attend à ce que les puces ARM accaparent 2% environ du marché des processeurs serveurs x86 en 2015, soit environ un demi-million d'unités. Il s'attend à ce que ce chiffre passe à 4% l'année suivante. M. Rau a indiqué qu'il pense que l'arrivée d'ARM relancera la concurrence sur les prix et renforce l'offre. Charles King, analyste chez Pund-IT, a de son coté déclaré que le nouveau processeur d'Intel est un grand pas en avant. Dans une note adressée à ses clients, M. King indique que l'Atom 1200 « donne effectivement plusieurs longueurs d'avance à Intel sur n'importe quelle solution actuelle à base d'ARM ».
AMD prépare des microserveurs ARM
Un concurrent majeur d'Intel reste bien sûr AMD, qui a acheté un peu plus tôt cette année SeaMicro, un fabricant de serveurs haute densité équipés à l'origine de processeurs Atom. Récemment, AMD a annoncé l'acquisition de licence Cortex 64 bits pour produire des processeurs ARM. Quand on lui demande quelle avantage une puce ARM peut avoir sur un processeur Atom, Andrew Feldman, ancien PDG de SeaMicro et maintenant directeur général d'AMD Data Center Solutions Serveur groupe, a déclaré que les puces ARM 64 bits seront de « faible puissance, avec des performances supérieures et un coût moindre ». La dernière puce Atom prend en charge jusqu'à 8 Go de RAM, ce qui incite M. Feldman à demander : « Pourquoi limiter à 8 Go la quantité de RAM ? Mais ensuite, il a répondu à sa propre question: « Cette limite ne sert qu'à défendre l'activité Xeon ».
Alors que les puces ARM 64 bits se font attendre, Diane Bryant, vice-présidente et directeur général d'Intel Data Center et Connected Systems groupe, a déclaré qu'Intel va ajouter plus de coeurs et intégrer d'autres fonctionnalités dans sa puce Atom. « Nous n'allons pas restreindre la performance dans l'une de nos lignes de produits», a déclaré Mme Bryant, lors d'une conférence de presse. «Nous allons mettre plus de coeurs en entrée de gamme» et intégrer d'autres fonctionnalités dans la puce, a-t-elle dit.
Avec l'Atom S1200, Intel s'attaque au marché des microserveurs
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Avec la commercialisation d'une puce Atom 64 bits avec contrôleur EEC et jeu d'instructions VT-x, Intel propose une base très sérieuse pour concevoir des microserveurs basse consommation.
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