Il ne fait aucun doute que les puces serveurs basées sur Arm ont le vent en poupe. La plupart des fournisseurs de cloud ont conçu ce type de composants, avec succès par exemple chez AWS avec Graviton. Le concepteur de puces Arm aimerait devenir un fournisseur de puces à part entière, sans se limiter au design de ces composants clefs. Ampere Computing, qui cherchait à se vendre selon Bloomberg à défaut d'une IPO, est valorisé près de 8 milliards de dollars. Toujours selon Bloomberg citant des sources proches du dossier, des discussions sont en cours avec Softbank, propriétaire d’Arm. Les négociations pourraient toutefois échouer, rappelle l'agence d’informations financières.

Il est possible également qu’Ampere soit racheté par un autre candidat. Bloomberg rappelle qu’en septembre 2024, la société fondée par Renée James (ancienne présidente d’Intel) avait mandaté un conseiller financier pour répondre aux intérêts des repreneurs. Elle privilégiait déjà un rapprochement avec un autre acteur plutôt qu’une introduction en bourse. Parmi les candidats potentiels, il y a Oracle qui a investi dans Ampere Computing (40 millions de dollars en 2019). La firme de Larry Ellison a déclaré en 2024 qu’elle détenait 29% de la société et qu’elle qu'il pouvait exercer des options d'investissement futures pour en prendre le contrôle. A noter que le fonds d’investissement Carlyle est aussi un des principaux investisseurs.

Une orientation vers l’IA sans GPU

Si Arm met la main sur Ampere, il disposera rapidement d’une expertise autour des processeurs serveurs. En 2024, Ampere a présenté sa feuille de route autour de ses puces AmpereOne (gravées en 3 nm chez TSMC) avec une augmentation du nombre de cœurs (256 en mai dernier et une vision à 512 cœurs et un accélérateur IA intégré pour la puce Aurora en fin d’année). L’orientation est clairement d’être une alternative aux GPU Nividia (nécessitant un refroidissement liquide) pour les workload IA.

L’acquisition d’Ampere viendrait par ailleurs compléter le rachat de Graphcore par Softbank en juillet 2024. Ce dernier développe des accélérateurs pour l'IA et l'apprentissage machine, et a depuis quelques années considérablement augmenté les performances de ses serveurs IPU (Intelligence Processing Unit) massivement parallèles et orienté ses développements aussi vers la GenAI.