Après Microsoft et son Copilot pour Office 365, Google élargit à son tour l'accès aux fonctions d'IA générative (GenAI) dans sa suite bureautique Workspace, avec un abonnement mensuel de 20 à 30€ par utilisateur taillé pour les PME. Cette décision tarifaire survient après que la firme de Mountain View ait rebaptisé son chatbot Bard de Google, qui est passé à Gemini au début du mois et Duet AI for Workspace devient Gemini for Workspace. Cette offre est disponible via deux plans tarifaires. Gemini Enterprise remplace Duet AI for Workspace Enterprise, lancé en août dernier. Le prix de l'extension reste le même, à savoir 30 euros supplémentaires par utilisateur et par mois. Comme auparavant, Gemini Enterprise donne accès à une série de fonctions GenAI dans les applications Workspace, aidant les utilisateurs à rédiger des textes dans Gmail et Docs, et à générer des images pour des présentations dans Slides, par exemple.
L'abonnement à Gemini Business coûte 20€ par utilisateur et par mois ; il est facturé en sus des abonnements à Workspace Business (6 euros par utilisateur et par mois pour Business Starter, 12 euros par utilisateur et par mois pour Business Standard, 16 euros par utilisateur et par mois pour Business Plus). Gemini Business propose la plupart des fonctionnalités de Gemini Enterprise, avec certaines restrictions. Google a déclaré que le niveau Enterprise apportait « une plus grande utilisation » des fonctions GenAI, ainsi qu'un accès à la traduction des sous-titres dans les réunions vidéo, ce qui n'est pas possible avec Gemini Business. Les deux forfaits permettent bien sûr d'utiliser l’assistant autonome de Google, Gemini, basé sur le modèle Gemini 1.0 Ultra.
Un tarif qui se rapproche de la concurrence
Cette option tarifaire supplémentaire rapproche les offres GenAI de Google de celles de son principal concurrent, Microsoft, qui facture 20 euros de plus par utilisateur et par mois pour son assistant IA Copilot Pro, et 30 euros par mois pour Copilot for Microsoft 365, destiné aux entreprises. Par ailleurs, ChatGPT Plus d'OpenAI coûte 20 euros par utilisateur et par mois pour les abonnements individuels, et 25 euros par utilisateur et par mois pour le plan d'équipe (le prix de la version entreprise de ChatGPT n'a pas été rendu public).
Selon J.P. Gownder, vice-président et analyste principal chez Forrester, les organisations qui cherchent à déployer des outils d'IA générique auprès de leur personnel préféreront probablement les services de Google si elles ont déjà investi dans Workspace. Un passage à la pile de Microsoft juste pour utiliser Copilot serait difficile à justifier. "En d'autres termes : Vous êtes enfermé dans un écosystème à court terme", a souligné M. Gownder. Mais convaincre les petites et moyennes entreprises d'augmenter significativement leurs dépenses mensuelles en investissant dans Gemini Business pourrait être difficile à vendre pour Google, a déclaré Jack Gold, fondateur et analyste principal de J. Gold Associates. Bien que le potentiel de l'IA générique sur le lieu de travail suscite beaucoup d'intérêt de la part des entreprises, « le problème pourrait être de savoir si elles le trouvent utile après quelques mois d'utilisation », a-t-il expliqué. « L'IA n'est pas toujours la chose la plus facile à utiliser, et si les utilisateurs trouvent l'accès difficile, ou les réponses peu satisfaisantes, je pense qu'ils annuleront l’abonnement. Et à 20 euros par mois, cela représente un coût important par rapport à ce qu'elles [les PME] paient déjà pour Workspace », a-t-il ajouté.
Le Bring Your Own AI facteur de risque
J.P. Gownder a également souligné les alternatives qui s'offrent aux PME lorsqu'il s'agit de fournir à leur personnel un accès aux fonctionnalités de GenAI. « Comme les entreprises, leurs employés se familiarisent de plus en plus avec des alternatives gratuites telles que ChatGPT, qu'ils sont enclins à utiliser pour le travail - nous appelons cela BYOAI (bring your own AI) », a-t-il déclaré. Cependant, le BYOAI expose les entreprises à des risques en matière de sécurité et de confidentialité et n'est pas facile à gérer. À cet égard, il peut être judicieux pour les entreprises de proposer des solutions de rechange approuvées. « Cela dépend du type d'entreprise que vous dirigez, du niveau de connaissances informatiques de vos employés et du type de travail qu'ils effectuent, qu'il s'agisse d'un besoin aigu ou non », a fait savoir J.P. Gownder.
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