Frapper avant d’entrer. C’est exactement cela qu’il faut faire pour sortir le Flip du mode veille. Un « toc toc » de l’index sur l’écran et il s’allume. C’est une des fonctionnalités gadget de ce paperboard numérique commercialisé par Samsung depuis la fin janvier. Monté sur un pied à roulettes pour être transportable, l’écran LED (55 pouces UHD) est bien sûr tactile, sans degré de latence lorsqu’on écrit ou dessine dessus promet le fabricant sud-coréen. On peut aussi le faire pivoter à l’horizontale ou à la verticale pour une présentation.
L’interface, gérée par le système d’exploitation Tizen 3.0 (développé à l'origine pour les mobiles), est très épurée et reprend le principe d’un paperboard classique : une suite de feuilles blanches (20 maximum) sur lesquelles il est possible d’écrire jusqu’à quatre personnes simultanément. Un stylet est fourni mais on peut utiliser n’importe quoi pour écrire sur le tableau, « même des baguettes chinoises » assure Patrice Barbesier, chef de produit affichage dynamique chez Samsung France. La reconnaissance tactile module l’écriture en fonction de la taille de l’objet utilisé sur l’écran. Jusqu’à 2 mm, on écrit ; avec une mine plus épaisse, jusqu’à 4mm, on surligne, le trait est plus gras. Au-dessus de 4 mm, on efface. On peut ainsi effacer ce qu’on vient d’écrire avec la main comme sur un tableau Veleda.
Ecrire au stylo, effacer avec la main, le tableau blanc du Flip peut même devenir noir. Un autre gadget pour mimer les anciens outils de brain storming. (Crédit : Samsung)
Côté connexion, en plus de ports HDMI et USB, le Flip utilise la technologie Miracast pour connecter sans fil des terminaux Android ou Windows 10. Les versions antérieures ne sont pas compatibles. En connectant son smartphone, par exemple, il va être possible de faire apparaître le contenu de ce terminal sur le Flip et d’interagir directement depuis le tableau connecté avec l’environnement du smartphone. Mais l’inverse n’est pas possible. On ne peut pas voir et modifier le contenu du paperboard digital sur son propre terminal, comme sur un e-board.
Mais avec le Flip, Samsung ne souhaite pas concurrencer le marché des e-board. L’entreprise souhaitait commercialiser un produit plus intuitif, simple d’utilisation et plus abordable qu’un tableau connecté à la Spark de Cisco (4 à 5 000€ HT). Il se différencie aussi des solutions de rétroprojections connectées que propose Epson par exemple, en ce qu’il est transportable. « On souhaitait toucher aussi bien les grands groupes que les PME » indique Gary Guillier-Marcellin, directeur display de Samsung France. Fourni avec son support, le Flip est vendu 2 500€ HT. Il vient ainsi concurrencer la solution proposée par Google, le Jamboard, qui semble être l’outil qui se rapproche le plus du Flip. Comptez 4 999$ pour le paperboard digital de Google plus 1 349$ pour un support à roulettes.
Sur son support à roulettes, le Flip de Samsung peut s'utiliser à la verticale ou à l'horizontale. (Crédit : N.C.)
Une fois la réunion terminée, le fichier peut être envoyer à tous ceux qui y ont participé par email. Pour le moment, la sauvegarde se fait sous un format propriétaire mais Samsung assure qu’il sera possible d’exporter en jpg ou pdf d’ici peu. Il est aussi possible d’enregistrer le fichier directement sur le Flip, qui a une capacité de stockage interne de 6 Go. Patrice Barbesier n’a pas su dire quel poids un fichier pouvait faire mais a assuré qu’il était possible de réaliser plusieurs dizaines de sauvegardes.
Surtout destiné aux métiers de la conception, aux entreprises pour des réunions internes, le Flip est pour le moment commercialisé via le réseau de distribution de Samsung. « Mais le marché va pouvoir aussi déterminer son usage » indique Gary Guillier-Marcellin. Dans l’éducation ou la santé, ce petit-fils connecté du paperboard pourrait intéresser des usagers très divers. Puma a déjà passé commande et EDF ou l’Essec se sont montrés intéressés. Samsung réfléchit déjà au développement en format réduit et à une extension de la commercialisation du Flip au grand public. Car ce tableau blanc numérique pourrait très bien trouver sa place dans une chambre d’enfants.
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