Le projet de réduction de coûts annoncé sans plus de détails par Avaya en juillet dernier passe en phase d'exécution. Mardi, le fournisseur américain spécialisé dans les communications unifiées, qui emploie environ 8 000 collaborateurs dans le monde, a procédé à des licenciements au sein de ses bureaux d'Amérique du Nord et d'Amérique Latine. Le nombre des collaborateurs touchés n'a pas été rendu public, mais il ne dépasserait pas les 500. Avaya n'a, en effet, pas eu à remplir les formalités spécifiques que prévoit la loi américaine lorsque ce seuil est atteint, indiquent nos confrères de CRN. Pour ce qui est de la méthode, le fournisseur a choisi de procéder aux entretiens de licenciement en organisant des appels téléphoniques de quelques minutes entre son service RH et les salariés concernés
Les collaborateurs congédiés à compter de mardi dernier ne seraient pas les seuls à avoir dû quitter l'entreprise cet été. Le media Channel Futures rapporte le témoignage d'un ingénieur d'Avaya qui fait état du départ de 150 à 200 salariés de la division services en juillet.
225 à 250 M$ d'économies annuelles recherchées
« Nous prenons des mesures agressives pour ajuster la structure de coûts d'Avaya afin de nous aligner sur notre modèle commercial de revenus contractuels et récurrents », avait déclaré Alan Masarek, qui a remplacé Jim Chirico au poste de CEO de la société le 1er août. Le nouveau dirigeant commentait une annonce du 28 juillet indiquant qu'Avaya allait procéder à un plan d'économies annuelles de 225 M$ à 250 M$ qui commencerait à être mis en oeuvre dès son quatrième trimestre fiscal 2022 qui a débuté le 1er juillet.
Au cours des dernières années, Avaya a connu de nombreuses mutations. Elles n'ont pas été totalement couronnées de réussite sur le plan financier. Après un premier avertissement sur ses résultats du mois de mai 2022, le fournisseur a publié le 30 juin le bilan de son troisième trimestre 2022 qui laisse apparaître une baisse de chiffre d'affaires de 20% à 577 M$ d'une année sur l'autre.
Pour ne rien arranger le Wall Street Journal a révélé qu'Avaya avait souscrit à un emprunt de 600 M$ en juin dernier auprès de Brigade Capital Management et Symphony Asset Management via Goldman Sachs et JP Morgan. Selon les commentaires des analystes et les données du marché cités dans l'article, les investisseurs concernés ont enregistré des pertes de plus de 100 M$. Une affaire qui embarrasse Avaya au point d'avoir « des doutes substantiels sur la pérennité de son activité ».
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