Une semaine avant la convention VMworld à San Francisco, Microsoft met en avant un client qui projette de remplacer VMware par la solution Microsoft et affirme que ce changement lui permettra de réaliser jusqu'à 3,2 millions de dollars d'économie sur les trois à cinq prochaines années. Ce client, c'est CH2M Hill, dont le siège social se trouve au Colorado, classé à la 520e place du Fortune 500. VMware ne conteste pas que le prix de son logiciel de virtualisation est plus élevé que la concurrence. Mais l'entreprise a longtemps soutenu que vSphere, sa plate-forme de virtualisation, et les outils de gestion connexes sont si efficaces que le coût total d'acquisition, mesuré sur une base par machine virtuelle, est le meilleur du secteur. Sauf qu'il devient de plus en plus difficile pour VMware de faire valoir cet argument, alors que des concurrents comme Citrix et Microsoft ont grandement réduit leur écart sur le plan des caractéristiques et des fonctionnalités, comme le reconnaissent les analystes.
Un portefeuille client particulièrement étoffé
VMware fait remarquer que toutes les entreprises figurant dans le classement de Fortune 100 utilisent VMware, mais la viabilité croissante de plates-formes alternatives a permis aux clients de se tourner plus facilement vers des solutions de virtualisation moins chères. Souvent, ils y ont recours pour agrémenter un sous-ensemble de leur déploiement de virtualisation et maintiennent leurs plus importantes applications virtualisées sur des hôtes à base de VMware. C'est précisément la raison pour laquelle Microsoft raconte l'histoire de CH2M Hill, le client qui a l'intention de totalement délaisser VMware. "Nous ne cherchons pas à mettre tout ce que nous avons sur ESX dans notre déploiement Hyper-V," a déclaré Greg Barton, analyste senior en charge du projet de virtualisation chez CH2M Hill, dans une interview accordée à Network World. En particulier, à propos des nouvelles fonctions over-subscription de mémoire d'Hyper-V que CH2M est en train de tester, celui-ci a déclaré "nous ne voyons pas une énorme différence entre les deux produits."
Une migration longue et difficile
Mais le passage de CH2M Hill de VMware vers Hyper-V n'est pas aussi clair et net que le voudraient les communiqués de Microsoft. Du fait des licences de logiciels, des contrats de maintenance en cours avec VMware, et du leasing de 3 à 4 ans existant sur les serveurs, CH2M Hill estime que son projet de passer de VMware à Hyper-V peut prendre entre trois et cinq ans. «Nous avons investi dans ESX, et nous n'allons pas tout laisser tomber maintenant. Mais nous allons augmenter et, éventuellement, nous orienter vers Hyper-V, avec pour objectif final de se débarrasser de VMware," explique Greg Barton. La donnée principale est le coût: «Les dernières années n'ont pas été les meilleures en matière de budget informatique," a-t-il déclaré. Naturellement, le timing prévu laisse du temps aux responsables de CH2M Hill pour changer d'avis et modifier leurs plans vis-à-vis d'Hyper-V. Mais l'entreprise dit que VMware devra faire un sérieux effort pour compenser la différence de prix, maintenant que «la fonctionnalité d'Hyper-V est à la hauteur." Hyper-V est disponible soit comme produit autonome gratuit, soit inclus avec Windows Server 2008 R2.
VMware encore très présent chez CH2M Hill
La firme du Colorado a utilisé VMware pour les 350 machines virtuelles de son centre de calcul installées sur une douzaine de serveurs physiques Dell, et a déployé 100 autres machines virtuelles VMware dans des bureaux régionaux. Le déploiement d'Hyper-V est jusqu'à présent limité à six boîtes physiques, mais Greg Barton dit que l'entreprise envisage d'en accroître le nombre au sein du datacenter et de déployer des clusters Hyper-V dans au moins 40 succursales à travers le pays. Celui-ci reconnaît que le déploiement d'Hyper-V est assez limité pour le moment, mais affirme que le projet permettra d'importantes économies "quand CH2M Hill mettra en route la virtualisation des bureaux régionaux," laquelle aurait été plus coûteuse avec VMware. "Nous n'en sommes qu'au début », a-t-il déclaré. CH2M Hill et Microsoft estiment que le client économisera 280 000 dollars US en droits de licence supplémentaires pour VMware. « De plus, nous pouvons désormais nous appuyer sur notre base de 600 serveurs sur le terrain et nous envisageons de virtualiser 20% de ces ordinateurs chaque année," a déclaré Greg Barton, cité par le communiqué de presse de Microsoft. "A 5000 dollars US par serveur, c'est 3 millions de dollars économisés au cours des trois à cinq ans à venir," a-t-il ajouté. Celui-ci pense également que le passage de VMware à Microsoft simplifiera la gestion parce CH2M Hill utilise déjà les outils Microsoft.
Une adoption facile pour les habitués de Windows Server
"Sur le terrain, les gens ont tous l'habitude du "look and feel" d'un serveur Microsoft," a déclaré Greg Barton dans son interview à Network World. "Ce sera facile pour eux de se mettre au diapason," et plus facile de mettre en place un cluster Hyper-V à partir de zéro. Parmi les applications qui seront intégrées aux hôtes Hyper-V, celui-ci cite SharePoint, les bases de données SQL Server 2008 et Exchange Server 2010. Greg Barton ne fera pas le voyage pour participer au VMworld de San Francisco, mais les représentants de Microsoft seront bien là, dans l'espoir de décider davantage de clients VMware à changer de fournisseur. L'éditeur de Redmond mettra en effet en avant sur son stand ses solutions Windows Azure, System Center Operation Manager, System Center Virtual Machine Manager Self-Service Portal et la fonction « lab management » de Visual Studio 2010.
De leur coté, les responsables de WMware se montrent particulièrement serein. Avec un marché de la virtualisation qui explose, l'éditeur de Palo Alto consent à laisser un part du gateau à Microsoft. "Descendre de 85 à 65% de part de marché n'est pas vraiment un problème quand le marché est multiplié par 100", nous a récemment confié un directeur technique de VMware...
Avant VMworld, Microsoft vante Hyper-V avec son client CH2M (MAJ)
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Réaction
Microsoft refuse toujours de montrer Hyper-V à VMworld pour protester contre les agissements de VMware, qui selon elle, visent à limiter la concurrence. Mais cela ne signifie pas que la machine de guerre de l'éditeur s'abstiendra de tout marketing anti-VMware. Dernier exemple, CH2M Hill qui a choisi de déployer ses nouvelles VM avec Hyper-V en lieu et place d'ESX.
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