Les procureurs généraux de 36 États se disent préoccupés par les implications potentielles de la nouvelle politique de confidentialité de Google, en particulier pour les utilisateurs qui travaillent pour des institutions gouvernementales et les propriétaires de smartphones sous Android. Dans une lettre très critique adressée au PDG de Google, Larry Page, les procureurs mettent en doute l'engagement et la volonté de Google de protéger la vie privée des consommateurs. Les fonctionnaires de justice pointent le fait que ces changements vont forcer les internautes à partager leurs données sans qu'ils aient ensuite la possibilité de les retirer eux-mêmes. Ce courrier est la dernière manifestation, et sans doute la plus sévère, des préoccupations suscitées par l'annonce de Google de mettre en place une politique de confidentialité unique pour tous ses produits en ligne. En vertu de cette nouvelle politique, qui doit entrer en vigueur le 1er mars, Google va combiner les données utilisateurs de services comme YouTube, Gmail, Google Search, et créer à partir de ces données un profil unique pour chaque utilisateur de ses services.
La protection de vie privée en question
Google justifie cette nouvelle politique en affirmant qu'elle est plus rapide et plus facile à comprendre, et qu'elle va permettre à l'entreprise de fournir des services de meilleure qualité et mieux ciblés aux utilisateurs de ses produits. Le géant de l'Internet avance également que les utilisateurs n'appréciant pas sa nouvelle politique peuvent tout simplement cesser d'utiliser ses services. Dans leur lettre du 22 février, les procureurs généraux trouvent plutôt que « la nouvelle politique de confidentialité de Google va à l'encontre du respect de la vie privée, un atout soigneusement cultivé par Google pour attirer les utilisateurs ». Ils ajoutent que « l'argument qui consiste à dire que les utilisateurs ont le choix de ne pas utiliser l'écosystème des produits de Google n'est pas très solide, dans une économie de l'Internet où la majorité des internautes utilisent souvent au moins un produit Google de manière régulière ». La lettre réserve un passage spécial aux implications potentielles de la nouvelle politique de confidentialité pour les utilisateurs de smartphones sous Android, lesquels constateront qu'il leur sera « pratiquement impossible » d'échapper à cette politique sauf à changer de téléphone et de plateforme.
Suivre tout ce que fait l'utilisateur en ligne
Les défenseurs de la vie privée ont aussi fustigé ces changements, affirmant qu'ils forcent les utilisateurs à partager des données personnelles qu'ils ne veulent pas forcément partager, sans autre choix possible. Selon eux, l'analyse de ces données va permettre à Google de suivre tout ce qu'un utilisateur fait en ligne et lier leur navigation à des profils précis. Certains font remarquer que le traçage des utilisateurs et les éléments que Google pourra tirer des données fusionnées sont particulièrement gênant pour les utilisateurs appartenant à des institutions gouvernementales qui travaillent avec les applications de Google. Un certain nombre de ces préoccupations sont exprimées dans la lettre adressée par les procureurs à Larry Page. « Jusqu'à présent, les utilisateurs des différents produits de Google étaient attentifs au fait que l'information d'un service ne serait pas combinée avec celle des autres services », ont-ils fait valoir. « Les consommateurs ont des centres d'intérêts et des préoccupations diverses. Ils n'on pas envie que l'information de leur historique de navigation sur le Web soit croisée à celle échangée via Gmail », indique la lettre. « De même, les consommateurs sont peut-être à l'aise avec le fait que Google mémorise leurs requêtes de recherche, mais pas disposés à ce que Google puisse les localiser à tout moment. »
Aux Etats-Unis, les procureurs de 36 États inquiets de la politique de Google
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« Le changement de politique de confidentialité annoncé par Google sera particulièrement gênant pour les utilisateurs d'Android », mettent en garde les représentants de la justice américaine.
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