« La capitalisation boursière d'Autonomy dépasse les 6 milliards de dollars », pointait tout récemment Emmanuel Mériot, directeur général pour l'Europe du Sud chez Autonomy. Le chiffre d'affaires de la société britannique, co-fondée par son PDG Michael Lynch et spécialisée sur les technologies de recherche pour l'entreprise, n'a pourtant pas encore atteint le milliard de dollars (870 millions de dollars en 2010). Mais sa valorisation le place dans le peloton de tête des éditeurs européens, derrière SAP et Dassault Systèmes. A noter que sa marge opérationnelle s'est établie à 43% l'an dernier et son bénéfice avant impôts à 379 M$. L'ensemble des produits d'Autonomy s'appuie sur sa technologie de recherche IDOL (Intelligent Data Operating Layer) qui se trouve aussi embarquée par de nombreux éditeurs parmi lesquels figurent des Xerox, Oracle, EMC, Symantec ou même Dassault Systèmes qui, dans ce domaine, a racheté l'an dernier Exalead. Au total, 400 partenaires OEM et tout autant de partenaires à valeur ajoutée. « Nous investissons 150 millions de dollars en R&D, soit plus de 17% du chiffre d'affaires, ce qui est énorme, fait remarquer Emmanuel Mériot. Nous avons déposé 170 brevets et nous n'embarquons nous-mêmes que nos technologies ».
Compréhension du texte, gouvernance et marketing
Au fil des années, la société créée en 1996 à Cambridge et engagée sur les fonctions de catégorisation et de compréhension contextuelle des données non structurées, a étendu son champ d'intervention, notamment par croissance externe (Zantaz, Interwoven...). Son activité se répartit aujourd'hui entre trois grandes divisions. La première englobe les solutions de recherche que l'éditeur qualifie de « meaning-based computing », c'est-à-dire s'appuyant sur la compréhension des textes, issus de documents, mais aussi d'e-mails, de PDF, d'échanges vocaux par voix sur IP ou d'autres types de contenus. « C'est le métier historique d'Autonomy, souligne Emmanuel Mériot. Nous proposons 400 connecteurs pour accéder aux fonds documentaires des entreprises et un moteur, IDOL, qui permet de faire de la taxonomie automatisée et offre de nombreuses autres possibilités. Toute notre offre fonctionnelle repose sur cette technologie. » Le directeur général rappelle au passage qu'Autonomy disposait de solutions pour comprendre la voix dès 2001. « Dans les centres d'appels, par exemple, nous utilisons des outils d'enregistrement, l'info retranscrite en texte est comprise par IDOL et utilisée pour améliorer les réponses des agents ».
La deuxième division de l'éditeur regroupe toutes ses solutions liées à la démarche de gouvernance et à la protection des données en entreprise : gestion du cycle de vie des documents (records management), archivage légal conforme aux normes FRCP, conservation d'e-mails, logiciels de e-discovery qui permettent de retrouver des informations dans des délais très courts en cas de litiges, etc. La troisième division d'Autonomy commercialise les solutions de gestion de contenus et d'optimisation du marketing utilisées dans le e-commerce (issues notamment du catalogue d'Interwoven). Elle intègre aussi les offres de Digital Asset Management. « Nous avons 20 000 clients dans le monde, dans tous les secteurs », insiste Emmanuel Mériot. Les marchés verticaux couverts vont du pharmaceutique au juridique, en passant par le financier, le secteur public, les télécommunications, l'énergie, l'industrie, la distribution, les médias, l'éducation, etc. Le constructeur automobile Nissan, l'industriel Schneider Electric ou encore Coca-cola utilisent l'offre à l'échelle de l'entreprise.
Un cloud privé de 17 pétaoctets de données
« Nos produits d'archivage légal ont fait fureur aux Etats-Unis lors de la crise, indique Emmanuel Mériot. Maintenant que les entreprises voient le bout du tunnel, elles réinvestissent dans les solutions de marketing. Les revenus de nos divisions sont équilibrés. Nous avons réalisé une croissance de 12% sur ces trois catégories de produits au quatrième trimestre 2010 par rapport à l'année précédente ». L'activité OEM a de son côté progressé de 32%.
« Nos produits sont mis à disposition sous trois formes : licences à installer dans l'entreprise, solutions hébergées ou appliances associant logiciel et matériel, détaille encore le directeur général Europe du Sud. Nous sommes notre propre hébergeur, avec des datacenters aux Etats-Unis et en Angleterre, notamment. Nous gérons 17 pétaoctets d'informations dans le monde : texte, image, voix... ». Documents, courriels et données multimédia sont gérés sur 6 500 serveurs répartis sur huit datacenters. Lors de l'annonce des résultats annuels, le PDG Michael Lynch a constaté que ses clients étaient passés plus rapidement que prévu au cloud privé. Au quatrième trimestre 2010, les revenus d'IDOL Cloud ont progressé de 12%. Sur les entreprises françaises (150 clients dont 22 du CAC 40), Autonomy réalise 80 millions de dollars de revenus au niveau mondial. Il compte parmi elles des groupes comme Peugeot, Renault, la BNP, Société Générale, M6, France 2, ou encore Lyreco.
Illustration : Le logiciel Autonomy Retina fournit différents modes de recherche, du simple mot-clé jusqu'à des méthodes avancées de rapprochement de concepts. Les résultats sont présentés avec des résumés, des hyperliens vers des informations similaires et des suggestions de requêtes (cliquer ici pour agrandir l'image).
Autonomy affiche une capitalisation boursière de 6 milliards de dollars
0
Réaction
Axé sur la chaîne du traitement de l'information en entreprise, le Britannique Autonomy fournit sa technologie de recherche IDOL en OEM à de nombreux éditeurs. En restant centré sur son coeur de métier, il a diversifié ses solutions métiers au fil des années, notamment dans l'archivage légal, le e-discovery et le e-commerce. Sa plateforme de cloud privé gère actuellement quelque 17 Po de documents, courriels et données multimédia.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Suivre toute l'actualité
Newsletter
Recevez notre newsletter comme plus de 50 000 professionnels de l'IT!
Je m'abonne
Commentaire