La première, Virtual Instruments, est aujourd'hui pilotée par une des légendes de la vallée, John W.Thompson, l'ancien CEO de Symantec, à l'origine du plus gros rachat logiciel (13,5 milliards de dollars par échange d'actions en 2005 pour l'acquisition chaotique de Veritas). Après une courte retraite et l'achat d'un restaurant à Paris avec sa femme, John W.Thompson a investi un peu d'argent dans Virtual Instruments avant de se voir proposer en mai 2010 la direction de l'entreprise. L'arrivée d'une telle personnalité est un atout pour la société issue d'un spin off de Finisar (juin 2008).


Le vétéran très écouté de la Silicon Valley, Jim W.Thompson, CEO de Virtual Instruments, également aux conseils d'administration de Seagate Technplogy, de Symantec et actionnaire d'une équipe de la NBA.

Depuis son détachement, la société a augmenté ses revenues de 150% de 2009 à 2010. « Nous n'avons pas de signes indiquant que nous ne pourrons pas doubler notre croissance en 2011 » assure confiant John W.Thompson. « L'environnement est devenu très complexe et garantir les performances d'un système une gageure ». C'est la base du métier de Virtual Instruments : fournir les outils permettant de mesurer et d'améliorer l'efficacité des solutions pour les réseaux de stockage SAN et d'optimiser les infrastructures virtuelles. Et comme les investissements en SAN sont toujours très lourds, il est possible d'améliorer l'existant avant de penser à étendre les infrastructures.

Une offre matérielle et logicielle

Virtual Instruments a ainsi développé des appliances (Protocol Analyser, ProbeFCX et Rover) et des outils de surveillance (Virtual Wisdom) pour améliorer ou simplement fournir une vision d'ensemble des performances des solutions de stockage en réseau. Le logiciel Virtual Wisdom assure par exemple le monitoring en temps réel des entrées/sorties des infrastructures virtualisées : baies SAN, serveurs et switchs FC. Des informations essentielles pour décider comment bien équilibrer les charges de travail entre les différents systèmes. « Nous avons discuté avec les différents constructeurs du marché pour adapter nos équipements à toutes les configurations », nous a confié le CTO de la petite compagnie, Skip Bacon.


Skip Bacon, CTO de Virtual Instruments très agacé par l'usage immodéré du mot cloud

Pour collecter les données, la solution Virtual Wisdom fonctionne à partir de sondes disséminées dans les différents éléments de l'environnement mis en place. « Notre solution peut d'ailleurs aider les constructeurs comme les clients à régler leurs problèmes. Avec la virtualisation, les utilisateurs ont perdu le contrôle de nombreux éléments et le cloud n'est pas la solution magique pour éviter d'utiliser des outils de monitoring ». Le très flegmatique directeur technique de Virtual Instruments est d'ailleurs très agacé par l'usage immodéré du terme cloud computing auquel il préfère le vocable datacenter automatisé. « Nos outils aident aujourd'hui les clients à améliorer les performances de leurs infrastructures virtualisées et surtout à mieux utiliser leurs équipements ». L'outil DashBoard VI collecte toutes les données sur les solutions de VMware pour comprendre ce qui se passe et mesurer les impacts sur l'infrastructure.

Parmi les clients de Virtual Instruments, on peut citer HP, eBay, Bank of America, Porsche, Bosch, IBM ou encore Logica.

Une start-up installée dans un hangar

En fin de matinée, changement radical de décor. Après les bureaux cossus de Virtual Instruments, nous nous sommes rendus chez une start-up proposant une offre ECM installée dans un ancien entrepôt à côté du Fry's de Palo Alto. Créée en 2006, Box.net tente de conserver l'esprit bon enfant de ses débuts en proposant des patinettes, des balançoires, des fusils à fléchettes et un bar (sans alcool) gratuit à ses employés dans un vaste open space très bien éclairé (voir photo ci-dessous). L'ambiance est toutefois très studieuse comme l'y engage le très peu souriant directeur général de « la boite », Dan Levin.



Cette start-up, qui a déjà levé près de 70 millions de dollars et emploie 150 personnes aux États-Unis, se présente comme une alternative cloud à SharePoint ou Alfresco et propose un service de stockage et de partage de données en ligne. À la brique de base de Box.net vient s'ajouter de nombreux modules payants développés par des partenaires et disponibles sur une place de marché pour fournir d'autres  fonctions ou se connecter à d'autres plates-formes (SAP ou SalesForce.com par exemple). Tous les services sont accessibles depuis un PC ou un Mac via un simple navigateur, mais aussi depuis des terminaux mobiles (iPhone, iPad, Android, Blackberry) depuis un browser ou une app dédiée. 5 millions d'utilisateurs sont déjà inscrits pour accéder aux différents services de Box.net. La version de base (jusqu'à 5 Go d'espace de stockage avec des fichiers ne dépassant pas 25 Mo) est d'ailleurs gratuite.


Dan Levin, directeur général de Box.net


Près de 60 000 entreprises utilisent déjà les services en ligne de Box.net et 73% d'entre elles figurent dans le classement Fortune 500 indique Dan Levin qui souligne encore que la start-up affiche huit trimestres de croissance. « Nous proposons des outils qui répondent aux besoins des nouveaux utilisateurs sur smartphones et tablettes sans passer par la complexité habituelle de nos concurrents ». Facturé de 15 à 25 dollars par mois et par utilisateur, le service de Box.net vient toutefois concurrencer l'offre BPOS de Microsoft qui pour 8,52 euros par mois et par utilisateur inclut Exchange, Sharepoint Office Live Meeting et Office Communication Oneline.


La cantine de Box.net sert des repas à midi mais également à 19 heures pour les salariés qui désirent encore travailler après le diner.

Les développements sont toutefois toujours conséquents pour accompagner la croissance de la start-up comme nous l'ont indiqué deux jeunes ingénieurs français (un polytechnicien et un centralien) travaillant chez Box.net. Les investissements en infrastructures restent également importants. Un second datacenter dans l'Est des États-Unis viendra bientôt épauler celui déjà installé en Californie.