Au mois de novembre dernier, Kyndryl se séparait officiellement d’IBM pour devenir une entité indépendante. Récemment, le groupe a présenté ses résultats trimestriels pour le Q2 2023 (se terminant le 30 septembre). Ils donnent une tendance générale sur l’année écoulée des progrès réalisés et des défis à venir pour la firme. Il y a d’abord les chiffres : au deuxième trimestre Kyndryl a généré un chiffre d’affaire de 4,2 milliards de dollars, soit une baisse de 9 % d’une année sur l’autre et une perte nette de 281 millions de dollars.
Pour expliquer ce résultat, le directeur financier de la société met en avant « les effets des devises et les coûts de l’énergie qui prennent le pas sur les progrès opérationnels réalisés ». Mais il se veut rassurant, « alors que le risque d’une récession mondiale a clairement augmenté, nous continuons à voir une forte demande de transformation numérique dans les services d’infrastructure ». Pour adresser cette problématique, Kyndryl a, dès sa création, misé sur l’ouverture et la signature d’accords avec des grands acteurs du cloud et de l’IT.
Multiplication des partenariats et développement des services
Au cours du premier semestre fiscal 2023, Kyndryl a signé des partenariats pour une valeur totale de 425 millions de dollars avec un objectif d’un milliard de dollars pour l’ensemble de l’année. La société s'est ainsi associée à Google, AWS, Microsoft (avec une offre de modernisation des mainframes sur le cloud Azure), Cisco, VMware, Elastic, Citrix, Lenovo, SAP, ServiceNow, Cloudera, Lenovo, Dell, et bien d'autres. Une stratégie saluée par les analystes comme Charles King, président et analyste principal de Pund-IT interrogé par nos confrères d’IDG NS, « dans l’ensemble, je pense que Kyndryl fait un excellent travail pour s’imposer à la fois comme une entité indépendante et comme une entreprise à l’écoute des besoins évolutifs des clients ».
Les partenariats sont une partie de la stratégie de croissance de Kyndryl, il compte aussi sur le développement de services pour se démarquer. Il a ainsi travaillé sur l’automatisation et les services de données, une offre de peering pour le multicloud via GNPP (Global Network Peering Platfom) ou un service de résilience face aux cyberattaques. Plus récemment, la société a présenté Bridge, un catalogue d’API basées « sur le savoir-faire de nos équipes, de nos clients sur des plateformes multiples », précise Philippe Roncati, président de Kyndryl France. Les connecteurs concernent plusieurs sujets : les AIOPS, la sécurité, la gestion de l’énergie, la gestion des logiciels, la prédictivité des incidents, le Finops. La plateforme devrait s’enrichir d’autres API pour avoir plus de 5 000 playbook à la fin 2023. Kyndryl bouge donc vite, il reste maintenant à concrétiser financièrement ces différentes actions dans un contexte économique de plus en plus difficile.
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