La direction d'AtoS est ennuyée par les résultats de son système de notation. Cette année, ses salariés ont été trop bien notés et l'entreprise, au lieu de s'en réjouir, le déplore. C'est ce que révèle le site d'informations Rue89 qui s'est procuré les bandes-sons de conférences téléphoniques organisées entre Laurent Kocher, directeur général d'Atos France et les 500 managers du groupe. Le quotidien rappelle que les collaborateurs sont évalués en fonction de leur performance, avec des notes allant de 1 à 5. Or, le 5 juin dernier, Laurent Kocher, cité par le journal, a estimé que « la répartition statistique était surprenante puisqu'au total, les personnes qui ont atteint ou dépassé leurs objectifs sur l'année 2011 représentent 97% de l'effectif et que [C'est] quand même, de façon générale, une répartition qu'on constate rarement, voire jamais dans d'autres structures. »
Il a ensuite laissé entendre que l'entreprise devait compter 20% de salariés notés de 4 ou 5, 60% de salariés atteignant leurs objectifs (l'ordre de grandeur en général) et donc 20% de collaborateurs n'étant pas forcément performants. Atos voudrait donc des quotas très mal notés, une pratique utilisée par des grands groupes comme Apple, HP ou IBM pour ne pas augmenter leurs salariés, les priver de stock-options ou les conduire vers la porte de sortie.
(Maj) Atos dément instaurer des quotas de notation
Interrogée sur son système de notation, la direction d'Atos a nié l'instauration d'une politique de quotas dans ce domaine : « Notre propos est très clair et nous démentons formellement ces informations », s'est défendu Jean-Marie Simon, DRH monde d'Atos. « Notre système de notation est très limpide », a-t-il ajouté. « Les entités du groupe évaluent les collaborateurs chaque semestre, puis chaque année pour savoir s'ils ont atteint ou dépassé leurs objectifs. Nous avons une seule obligation : celle d'aider les collaborateurs à développer leur employabilité. En cas de mauvaises notes, nous réfléchissons à cette problématique. Il n'est aucunement question d'objectifs de quotas de notation chez Atos. Certes, nous constatons la répartition des notes, mais il ne s'agit pas de déterminer d'objectifs de pourcentage, et encore moins d'appliquer des quotas. »
Le DRH dément également le contenu de la conférence téléphonique sur laquelle s'est appuyé Rue89. « Nous sommes proches de la mi-année et la direction générale souhaitait impliquer davantage ses collaborateurs », a assuré Jean-Marie Simon. « Ces conférences sont l'occasion d'évoquer aussi bien les difficultés des salariés que leurs performances. Elles visent à les encourager en appliquant les règles de management de base et n'aboutissent aucunement à des quotas de notation. »
Atos veut-il des quotas de mal notés ? (Maj)
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Réaction
Le site d'informations Rue89 révèle qu'Atos, qui a distribué trop de bonnes notes à ses collaborateurs cette année, a décidé d'instrumentaliser son système de notation pour augmenter son quota de mal notés. Des informations formellement démenties par la direction d'Atos.
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L'article est très partial et c'est assez habituel du point de vue de Rue89.
Signaler un abusQue ce soit chez ATOS ou ailleurs, il faut bien comprendre que le système de notation a un objectif : il faut identifier les gens qui sortent du lot pour les promouvoir plus vite et identifier les gens qui ont du mal pour pouvoir les accompagner (et pas nécessairement les virer !).
Si la notation ne fonctionne pas (tout le monde a la même note), il devient impossible de l'utiliser pour piloter la promotion (qui se fait donc à la tête du client ou par copinage) ou pour mettre en place des accompagnements ciblés (et les personnes en difficulté s'enfoncent donc dans le trou).
Il serait bien entendu préférable faire adhérer les managers à l'objectif de la démarche, mais fixer des quotas peut permettre in fine de faire fonctionner le dispositif.
Gilbert