Après un feuilleton de plusieurs mois, les créanciers d'AtoS (banques et porteurs d'obligations) sont donc parvenus à un accord en début de mois pour restructurer la dette financière du groupe et du coup faire capoter le plan de rachat emmené par David Layani et son consortium (Walter Butler et Econocom). La restructuration annoncée s'articule autour de trois axes : augmentation de capital, réduction de la dette et nouveaux financements sécurisés. Dans ce cadre, la SSII a ainsi annnoncé avoir reçu un engagement de 1,675 Md€ d'un groupe de banques et d'un groupe de porteurs d'obligations à hauteur de 50 % chacun.

La répartition de ces nouveaux financements sécurisés est la suivante : jusqu’à 837,5 M€ du groupe de banques (dont jusqu’à 337,5 M€ sous forme de prêt à terme, environ 440 M€ de facilité de crédit renouvelable et près de 60 M€ de garanties bancaires), et jusqu’à 837,5 M€ du groupe de porteurs d'obligations sous la forme d'une nouvelle émission obligataire. "En plus de leur engagement de 837,5 millions d’euros, les porteurs d’obligations à la date de référence fourniront également 75 M€ sous forme de garantie (backstop) en numéraire de la souscription à l’augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription", précise en outre Atos.

L'ouverture de la procédure de sauvegarde attendue au tournant

Aux côtés de ces nouveaux financements, la SSII indique par ailleurs qu'un accord de lock-up (ouvert jusqu'au 22 juillet) a été obtenu avec les membres des groupes de banques et de porteurs d'obligations, qui détiennent ensemble plus de la moitié de la dette non sécurisée de la société. Cet accord consiste notamment à un engagement de souscription à plusieurs augmentations de capital successives dont une avec maintien du droit préférentiel de souscription à hauteur de 233 M€. "La signature d’un accord de lock-up avec une majorité de nos principaux créanciers financiers est une étape décisive dans notre processus de restructuration financière", a indiqué Jean-Pierre Mustier, président du conseil d'administration d'Atos. Les créanciers s'engagent aussi à convertir en capital de 2,8 Md€ de dettes et intérêts à compter de l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée prévue au cours de la semaine du 22 juillet en vue "d'obtenir l'approbation du Tribunal sur le plan de la restructuration financière." Une échéance attendue qui, le cas échéant, risquerait d'assombrir grandement son avenir.

Atos précise en outre que ses opérations de restructuration financière seront ensuite mises en œuvre au cours du second semestre 2024 en vue d’une réalisation effective d’ici la fin de l’année 2024 ou au cours du premier trimestre 2025. Par ailleurs, "le produit net des cessions potentielles de Worldgrid et des activités souveraines françaises des activités BDS d’Atos sera utilisé pour rembourser la dette réinstallée si la position de trésorerie prévisionnelle de la Société au 31 décembre 2026 est d’au moins 1,1 Md€. Dans le cas contraire, la société sera autorisée à conserver une partie de ces produits afin de maintenir une position de trésorerie de 1,1 Md€ au 31 décembre 2026."