La sanction est immédiate à la bourse. L’action AtoS dans la matinée est passée sous la barre des 3 euros (2,78€ au plus bas) après un point de marché diffusé par la SSII. Elle annonce à la fois l’annulation de son projet d’augmentation de capital et la désignation d’un mandataire ad hoc pour discuter avec les banques créancières sur le refinancement de la dette.
Concernant le premier point, « les conditions du projet d’augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de 720 M€ ne sont plus réunies », souligne Atos dans un communiqué. Pour mémoire, ce projet avait été présenté au début août par Bertrand Meunier. Il prévoyait une augmentation de capital de 900 M€ dont 180 M€ seraient réservés au fonds EPEI (détenu par Daniel Kretinsky) au prix de 20 euros par action, qui lui conféreraient 7,5 % du capital. Depuis, ce projet a été revu à la baisse (720 M€) et la participation de Daniel Kretinsky compromise (après une levée de boucliers des parlementaires). Le milliardaire tchèque continue à négocier le rachat de l’activité Tech Foundations, « sans certitudes que les discussions aboutissent à un accord », répète Atos.
Une aide à la renégociation de la dette
Le second point est le déclenchement de la procédure amiable du mandataire ad hoc. Le tribunal de commerce de Nanterre nomme un mandataire judiciaire pour mener des négociations avec les banques créancières dans un cadre confidentiel. La SSII doit en effet faire face à une dette de 3,65 Md€ à rembourser ou à refinancer avant fin 2025. Dans le détail, Atos a 500 M€ d'obligations convertibles arrivant à échéance en novembre et 750 M€ d'obligations arrivant à échéance en mai de l'année prochaine. Elle dispose également de 1,5 milliard d'euros de prêts à terme et d'une facilité de crédit renouvelable de 900 millions d'euros à échéance 2025. Une chose est sûre, les perdants seront les actionnaires, car les négociations avec les banques pourraient « entraîner une dilution des actionnaires existants ».
Atos pourrait trouver un bol d’air avec la vente des activités BDS (big data et cybersécurité) à Airbus. Celle-ci est en toujours en phase de « due dilligence » et le montant de la transaction est estimé entre 1,5 et 1,8 Md€. Enfin, plus discret, OnePoint qui est monté au capital de la SSII serait intéressé par l’activité digital d’Eviden. Son patron, David Layani devrait faire son entrée au conseil d’administration avec une autre administratrice, mais pour l’instant la société n’a pas validé ces nominations.
Et cela fait 15 ans que les pratiques de ces sociétés n'ont pas changé. Bref, ESN et SSII , bonnet blanc et blanc bonnet. Pour ma part, il est plutôt rafraîchissant de voir que certains journalistes ont le bon goût de ne pas appliquer à la lettre le précis de Novlangue de Syntec...
Signaler un abusCela fait 15 ans que nous sommes des ESN et non plus des SSII.
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