Les choses ne s’arrangent pas chez AtoS au regard de la présentation des résultats du premier semestre 2024. En effet, le groupe dirigé dorénavant par Jean-Pierre Mustier voit ses pertes nettes se creuser fortement pour atteindre 1,9 Md€ (contre 600 M€ un an auparavant). Celles-ci comprennent des dépréciations d’actifs additionnelles à hauteur de 1,5 Md€ et « la dépréciation de relations client pour 109 millions d'euros dans la région Amériques en raison de la fin de contrats clients » indique un communiqué de la SSII.
Le chiffre d’affaires globale ressort en forte baisse (10%) par rapport au même semestre un an auparavant pour atteindre 4,95 Md€. Dans les activités, Eviden souffre plus que Tech Foundations avec des revenus en retrait de 4,2% à 2,38 Md€. L’activité digital d’Eviden est impactée par « le ralentissement général du marché dans la région Amériques et par des réductions de périmètre au Royaume-Uni ». La division BDS (regroupant la cybersécurité, big data et supercalculateur) est à la peine malgré la livraison d’un supercalculateur en Europe du Nord et APAC. La branche infogérance résiste mieux avec une baisse organique de 1,4% malgré le contrat pour les Jeux Olympiques de Paris et du contrat avec l’UEFA. Elle affiche aussi une marge opérationnelle positive (+30 points de base).
Des carnets de commandes en berne
Pour autant, les carnets de commandes dans les deux divisions s’étiolent et montrent l’attentisme des clients ou prospects sur l’avenir financier d’Atos. Le ratio de prises de commandes sur chiffre d’affaires était de 73%, en baisse par rapport à 93% au premier semestre 2023. La SSII glisse un autre ratio pour rassurer le renouvellement des contrats est de 88%. Côté ressources humaines, la société compte 91 611 salariés en baisse de 3,7% par rapport à décembre 2023 (95 140).
Jean-Pierre Mustier, DG d’Atos a indiqué dans un communiqué, « nos revenus et notre marge opérationnelle pour le semestre sont en ligne avec le plan d'affaires présenté le 29 avril, malgré des conditions de marché difficiles dans certaines de nos principales zones géographiques ». Il se concentre maintenant sur la procédure de sauvegarde accélérée avec les créanciers qui marque selon lui « le début d'une nouvelle période de redressement et de développement pour le groupe ».
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