Quand AtoS rencontre OVHCloud cela peut faire des étincelles. Alors quand on apprend que tous les deux ont signé un « partenariat stratégique pour créer une solution cloud de confiance 100% européenne » les oreilles sont grandes ouvertes. Mais derrière leur volonté commune de combiner l'offre OneCloud du premier avec les infrastructures du second, difficile d'imaginer autre chose qu'une offre commerciale à grands coups de revenus partagés. Dans la corbeille des pacsés, arrivent en bonne place les services de cloud sécurisé via la qualification SecNumCloud attribuée par l'ANSSI à OVHCloud, et différentes offres protégées d'Atos (chiffrement, passerelles, détection d'événements...).
Les deux poids-lourds français en services IT et hébergement mettent en avant l'argument imparable de proposer aux entreprises un « réseau commun de plus de 130 datacenters à travers le monde pour héberger des environnements privés dédiés ». Et en plus, profitant de leur nationalité française, les deux groupes se font les chantres de leurs engagements respectifs en matière de protection des données et de la vie privée. Cela tombe bien puisque des contraintes fortes réglementaires pèsent sur elles (RGPD, ePrivacy...) pour éviter toute entorse. Mais surtout, Atos et OVHCloud indiquent s'appuyer leurs positions communes pour « créer un environnement cloud de bout en bout unique, fiable et souverain, de l'infrastructure aux applications et espaces de données sectoriels ».
Un tandem Atos-OVHCloud qui joue aussi collectif dans Gaia-X
Une ligne de conduite que l'on croirait bien droit sorti des principes fondateurs de Gaia-X, l'autre initiative de cloud de confiance pensée (imposée ?) par l'Allemagne à laquelle la France s'est rangée. La différence réside cependant dans le côté « auberge espagnole » de cette dernière accueillant à bras ouverts des fournisseurs étrangers (US et chinois) bientôt plus nombreux que les acteurs européens.
Au-delà la gêne et de l'incompréhension de l'initiative Gaia-X - sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir dans les prochaines semaines - Atos et OVHCloud ainsi alliés jouent manifestement sur les deux tableaux. A savoir participer en tant que membres fondateurs à Gaia-X, et donc pousser à terme leurs offres labellisées répondant aux modalités de sécurité, souveraineté et confidentialité édictées par l'association. Et en même temps pousser leurs propres pions avec une offre « 100% européenne » répondant à tous les enjeux derrière en matière de protection et de garantie qu'aucun Etat en particulier américain n'aura la possibilité de regarder par dessus l'épaule de ses futurs clients via le Cloud Act. Un ticket 100% gagnant sur les deux tableaux.
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