Le temps n’est pas au beau fixe pour la société Atempo, issue du rachat de l’entreprise éponyme par Wooxo en 2017. En effet, par un communiqué, le spécialiste de la sauvegarde et de l’archivage a annoncé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Pour expliquer cette action, Luc d’Urso, président de la société évoque notamment « les deux années de Covid ont dégradé notre structure financière notamment sur le marché des PME où nos principaux revendeurs du monde de la bureautique ont largement eu recours au chômage partiel ». Dans le même temps, Atempo a investi fortement dans la R&D.
Autre élément, Atempo prévoyait une levée de fonds en 2023 pour poursuivre ses investissements. Mais « cette opération a été contrariée par un différend entre les exigences de son partenaire financier de la première heure et les attentes des nouveaux investisseurs », précise le communiqué. Pour mémoire, Atempo avait levé 8 millions d’euros en 2019 auprès de son investisseur historique Idvector et d’un pool bancaire constitué de LCL, HSBC, Société Générale et BPI. Avec la procédure de redressement judiciaire, la société s’attend à « un retour vers les investisseurs au printemps ou à l’été 2024 ».
Un catalogue en voie d’unification et plusieurs partenariats
Depuis le rachat, Atempo s’est lancé dans une refonte de son portefeuille produits comprenant des solutions de sauvegarde et de data management (Miria, Lina, Tina et Yoo Backup) pour plus de cohérence. En fin d’année 2022, Louis-Frédéric Laszlo, l'ancien vice-président de la gestion des produits chez Atempo nous expliquait que « les mondes structurés et non structurés vont converger avec un besoin de stockage unifié ». Dans un proche avenir, les solutions du fournisseur travailleront dans un mode unifié bloc/fichier/objet. Le groupe menait des efforts alors sur plusieurs axes : l’immuabilité des données de bout en bout, renforcer l’intégrité des sauvegardes pour lutter contre les ransomwares, réduire l’empreinte carbone de l’archivage pour alléger les coûts d’exploitation grâce aux fonctions analytiques.
A la fin 2022, Atempo revendiquait plus de 10 000 clients dans le monde dont 2 000 clients américains. En France, historiquement la société s’adresse aux PME-PMI, mais aussi au secteur public. Pour se développer, elle a multiplié les partenariats avec des fournisseurs de stockage comme Dell, Quantum, Huawei, DDN, Qumulo et plus récemment Panasas. Les clients apprécient notamment les fonctions d’aide à la migration d’un environnement de sauvegarde à un autre. Miria Data Management propose des modules d'analyse, de migration, de sauvegarde, d'archivage et de synchronisation des données en prenant en charge Lustre et S3. Plus récemment, Atempo a annoncé le support de la migration des données vers Azure. Par ailleurs, la solution d’archivage et des restauration d’Atempo s’est invitée dans l’offre Cold Archive d’OVH. Enfin, en compagnie d’Eviden et de Scality, il promeut une solution de sauvegarde de confiance comprenant le serveur x86 BullSequana SA11a, le logiciel de sauvegarde, protection et restauration de données TINA 4.9 d'Atempo ainsi que le stockage objet Artesca de Scality.
Malheureusement pas surprenant, Atempo était un fleuron au début des années 2000 mais le manque d'innovation dans un marché en forte évolution a fragilisé cet acteur peu reconnu à l'échelle internationale. Atempo vivait sur sa précédente levée de fonds mais une société ne peut pas vivre uniquement avec des levées de fonds et les actionnaires l'ont bien compris.
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