Un développeur et étudiant de l’INSA Toulouse, Florent Revest, a développé AsteroidOS, une distribution Linux pour smartwatches, accessible dans une version bêta précoce sur GitHub. Il l’a présenté lors de la conférence européenne des développeurs de logiciels libres et open source (FOSDEM) qui s’est tenue les 30 et 31 janvier derniers à Bruxelles. Son OS a été testé sur les smartwatches de LG et un portage est en cours sur la ZenWatch 1 d’Asus. AsteroidOS offre toutes les fonctionnalités que l’on trouve sur une smartwatch, comme une calculatrice, un agenda, un chronomètre et une app de mesure de la fréquence cardiaque. Asteroid 1.0 pourrait être compatible avec trois ou quatre smartwatches dans le courant de l’année, a indiqué Florent Revest. Comme sur les terminaux mobiles, l'installation d'un nouveau système d'exploitation sur une smartwatch présente certains risques. Les utilisateurs doivent être techniquement qualifiés, car l’opération peut rendre l’appareil inutilisable. Les montres connectées sont généralement livrées avec un OS et l’installation d'un autre système d'exploitation peut annuler la garantie.
Pour l'instant, AsteroidOS n'en est qu'aux premiers stades. Il sert essentiellement à tester des applications qui pourraient intéresser le marché émergent du smartphone. C’est aussi une tentative pour développer un système d'exploitation alternatif pour les objets portables, mais il est encore très difficile de miser sur la réussite d’un tel projet. Des éditeurs ont bien essayé de proposer des OS alternatifs comme Ubuntu, Firefox et Sailfish pour smartphones, mais aucun n’a réussi à devenir un challenger d’Android. Quant aux terminaux d'Apple, ils ne tournent qu’avec les systèmes d'exploitation propriétaires du fabricant. Pour le développeur français, il y aurait plusieurs avantages à disposer d’un OS alternatif. Le sien offre aux utilisateurs plus de contrôle sur les fonctions de la montre. « Par exemple, sous Android Wear, ils ont un contrôle limité sur les données transmises par la smartwatch alors qu’AsteroidOS permettra un contrôle plus précis des apps et il pourra mieux protéger ses données », explique Florent Revest. Un wiki est proposé sur le site AsteroidOS.org.
AsteroidOS, basé sur Linux, développé avec OpenEmbedded
AsteroidOS étant open source, il permet aux développeurs de tester des fonctionnalités. « Le chronomètre créé par un développeur est maintenant inclus par défaut dans Asteroid et il y a d'autres applications à venir », a cité en exemple le développeur. L’arrivée de la connectivité 3G/4G/LTE et l’intégration de capteurs suscitent aussi l’ajout de nouvelles applications. Les montres Android Wear affichent l’heure, les notifications et permettent un suivi de l’activité physique, la localisation, le cloud et des fonctions de santé. Florent Revest aimerait qu’un plus grand nombre de programmeurs écrivent des apps et que des testeurs portent son système d'exploitation sur d’autres modèles de montres. « Le développement d’applications pour des objets portables est très différent de la programmation pour PC ou pour les appareils mobiles, à cause de la taille de l'écran et de l'interface utilisateur », rappelle le jeune homme. L'expérience utilisateur consiste essentiellement à afficher des informations pertinentes, comme des notifications, au bon moment. Android Wear crée des sortes de « cartes » pour présenter des informations importantes tout en minimisant l’usage des ressources afin de préserver l’autonomie de la batterie.
Le système AsteroidOS basé sur Linux a été développé à partir de zéro avec l'outil OpenEmbedded. Il a été enrichi de fonctionnalités empruntées à d'autres distributions et contient quelques pilotes Android, ainsi que du middleware du projet NemoMobile. Le système d'exploitation peut être placé directement sur la montre ou s’utiliser comme OS secondaire par le biais d'une carte SD. « Même si AsteroidOS est essentiellement destiné aux smartwatches, plusieurs fonctionnalités du système pourraient être réutilisées sur des smartglasses et d’autres objets portables », a déclaré l’étudiant de l’INSA Toulouse. À part AsteroidOS, il a développé des gadgets, notamment un quadcopter automatique basé sur une carte Raspberry Pi.
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