Un petit vent de panique a soufflé après l’annonce de Software AG du lancement d’Aris 10 SR27 sa suite de gestion de processus métier (BPM) sur les métiers de l’analyse des processus. Elle inclut AI Companion qui, selon un communiqué, permet désormais aux utilisateurs d'interroger les informations stockées dans les modèles du référentiel ARIS sans avoir besoin d'une correspondance exacte sur les mots-clés, et il peut traduire des descriptions basées sur le texte en modèles BPM structurés. De plus selon l’éditeur, à l’aide de l’outil d’IA, ils pourront générer du code et créer des indicateurs de performance clés sans être experts en codage, et recevoir à l’aide de simples invites des informations dites exploitables à partir des données stockées dans Aris, par exemple, afficher des descriptions détaillées des écarts par rapport aux processus établis. « Tout cela se traduit par une analyse rapide et facile non seulement des données, mais aussi des pratiques réelles au sein de l’entreprise », a affirmé le fournisseur
Alléger les tâches fastidieuses
Selon Vince Mirabelli, directeur de recherche principal chez Info-Tech Research Group, « cet outil peut supprimer une grande partie du travail fastidieux associé à la construction d'un modèle de processus, et libérer du temps pour des activités stratégiques à plus forte valeur ajoutée, comme l'amélioration continue du processus ou le soutien aux partenaires commerciaux pour imaginer d’autres choses, et sortir des pratiques habituelles ». Interrogé sur les raisons du lancement, Marc Vietor, chef de produit chez ARIS, a répondu par courriel qu’AI Companion était en cours de développement depuis environ 18 mois. « Dès le premier jour, alors que ChatGPT devenait plus viable, nous avons commencé à réfléchir sur une intégration utile de l'IA pour les clients. Après une première phase pilote lancée en avril, une vingtaine de nos plus proches clients testent des versions pilotes du logiciel pour voir s'il fonctionne bien dans leurs activités », a-t-il déclaré. « À ceux qui se demandent encore si l'IA est un phénomène de mode ou une réalité, nous avons pu montrer que dans des scénarios de la vie réelle, il existe de nombreux cas d’usage où l'IA fonctionne effectivement », a-t-il ajouté.
À la question de savoir si IA Companion pouvait mettre en danger le métier d’analyste des processus, M. Vietor a répondu qu'au contraire, elle les aiderait à « se concentrer le travail qui crée de la valeur, par exemple l'optimisation du processus et la gestion/le pilotage du changement. « L’IA réduit les tâches manuelles souvent peu appréciées et améliore considérablement la qualité. » Pour Whit Andrews, analyste chez Gartner, ce lancement rend compte de « l'émergence continue de la longue traîne comme l'aspect le plus critique des produits et services d'IA arrivant sur le marché. » Ajoutant que « cette longue traîne se manifeste quand on constate un « faible intérêt pour un concept très particulier » qui, dans le cas de Software AG, est le BPM. »
Une autre approche du métier
Quant à l'impact que cela pourrait avoir sur les analystes de processus, With Andrews estime que des initiatives comme AI Companion « obligeront ces experts à aborder leur métier autrement. » À une personne concernée par l’émergence de la technologie, il dirait que « la chose la plus importante pour elle est probablement d'investir aujourd'hui dans l'expérimentation afin de savoir si elle aura envie demain de la maîtriser. » Certains diront peut-être que ce qu’ils aimaient dans ce métier est suffisamment menacé pour aller dans une autre voie, tandis que d'autres trouveront que ce qu'ils aiment n’est pas affecté par cette technologie et même qu’elle est tout à fait appropriée.
« Je ne minimise pas du tout l’importance de ce lancement et il va perturber significativement certaines personnes bien établies de réputation et financièrement, et ce n'est pas rien. Je dirais que pour certaines personnes, l’impact sur ce qu’elles apprécient dans leur métier sera tellement important, qu’elles prendront acte du changement en cours », a-t-il reconnu. « Mais pour beaucoup d’autres, ces changements fondamentaux dans leur activité ne signifieront pas qu'ils devront abandonner le secteur ou ce qu'ils aiment dans leur métier. »
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