Quelques jours après l’inquiétante nouvelle de menaces d'attentats, la Grande Bretagne rejoint les États-Unis et interdit certains appareils électroniques sur les vols en provenance du Moyen-Orient. Les smartphones, ordinateurs portables et tablettes de plus de 16 cm (6,3 pouces) de longueur et plus de 9,3 cm (3,6 pouces) de largeur ne seront plus autorisés dans la cabine sur des vols sélectionnés en provenance de plusieurs pays du Moyen-Orient, a déclaré le ministère britannique des Transports. Les six pays inclus dans l'interdiction sont la Turquie, le Liban, l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Jordanie et la Tunisie.
La Grande Bretagne a déclaré qu'elle était en « contact étroit » avec les États-Unis depuis que le pays a annoncé sa propre interdiction lundi. Cependant, elle n'a fait aucune mention d'un risque spécifique, indiquant seulement qu'elle faisait face à une « évolution » des menaces terroristes. Lundi, le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé une action similaire qui s'appliquera aux vols de 10 aéroports au Moyen-Orient et en Afrique à partir de cette semaine. Il interdit également les appareils grand public plus grands qu'un smartphone.
Une première tentative en Somalie
Les groupes terroristes « développent de manière agressive des méthodes novatrices pour lancer leurs attaques, y compris l’insertion d'engins explosifs dans divers articles de consommation », a déclaré le DHS. Cependant, l'interdiction de ces appareils électroniques ne proviendrait pas d'une « menace spécifique, nouvellement découverte », mais plutôt d’une initiative liée à la prudence générale. L'an dernier, une bombe intégrée à un ordinateur portable a glissé devant un contrôle de sécurité aéroportuaire en Somalie et a explosé en blessant deux personnes et en tuant le suspect. Un groupe terroriste somalien ayant des liens avec Al-Qaïda aurait revendiqué l'attentat.
En plus des portiques à rayons - dont la photographie est interdite - des caméras (au premier plan à droite) surveillent l'activité des bagagistes pour éviter les vols et l'insertion d'objets dans les valises. (Crédit S.L.)
Le département des transports du Royaume-Uni n'a pas dit combien de temps sa restriction pourrait durer. « Nous comprenons la frustration que ces mesures peuvent causer et nous travaillons avec l'industrie de l'aviation pour minimiser tout impact », a-t-il dit. Toutefois, les nouvelles réglementations des États-Unis – mais aussi de l'Ukraine - ne s'appliquent qu'aux appareils électroniques apportés dans les cabines d'avion et ne semblent pas affecter les appareils contrôlés dans les bagages. Cela soulève des questions sur l'efficacité des interdictions même si dans les aéroports de Roissy et Orly tous les bagages sont passés aux rayons x avec des brigades cynophiles pour détecter les explosifs, la drogue et l’argent. Des caméras surveillent d’ailleurs les bagagistes dans la cathédrale (voir illustration ci-dessus) pour éviter les vols mais surtout l’insertion d’objets (explosifs ou autres) dans les bagages.
« S'il y a une menace, il faut une interdiction beaucoup plus large et universelle – et expliquer pourquoi iPad & Kindle », mais pas les phablets, a tweeté Zeynep Tufekci, professeur à l'Université de Caroline du Nord qui étudie les sciences techniques. On attend donc la réaction du ministère des Transports français, à moins que la France ne soit plus considérée comme une cible terroriste...
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