Bien décidés à ne pas se laisser avaler par Microsoft, les dirigeants de Yahoo ne savent plus vers qui se tourner. Après des rumeurs concernant Google, puis AOL et Time Warner, ils sont en discussion avec News Corp. La société détenue par le magnat des médias, Rupert Murdoch, prendrait une participation allant jusqu'à 20 % dans le capital de Yahoo. Et fusionnerait certaines de ses activités sur Internet, comme le réseau social MySpace, avec Yahoo. Celui-ci demeurerait indépendant. Pour autant, cette solution ne semble pas satisfaire certains actionnaires du groupe. L'un d'entre eux a ainsi affirmé au New York Times : « Aussi bien AOL que News Corps parlent depuis un an de fusionner AOL avec Yahoo ou MySpace avec Yahoo. Mais c'est trop tard. Ils ont laissé passer leur chance en n'agissant pas plus tôt. » Une réaction qui n'étonne pas les analystes financiers. Jordan Rohan, de RBC Capital estime en effet qu' « il est difficile d'imaginer que Rupert Murdoch veuille investir suffisamment d'argent dans cet accord pour la rendre intéressante pour les actionnaires de Yahoo ». Un avis que partage Mark Mahaney, de Citigroup : « Il semble que les options stratégiques de Yahoo soient relativement limitées. Il est dur d'entrevoir un scénario qui pourrait créer autant de valeur et aussi rapidement pour les actionnaires que l'offre de Microsoft. » Même s'il reconnaît que l'offre de News Corp pourrait booster la présence de Yahoo sur les réseaux sociaux, Haim Mendelson, professeur à la Standford Graduate School for Business, reconnaît que le montage financier sera difficile à réaliser. Pour lui, « Microsoft est dur à stopper à ce point des opérations. » D'autant que l'éditeur pourrait, selon certains analystes, relever son prix d'achat (actuellement à 31 $ par action) pour emporter l'affaire.