Apple a dévoilé mardi les premiers Mac basés sur son processeur maison M1, reposant sur une architecture ARM. Basée sur un design proche de la puce A14 de l'iPhone 12, le SoC M1 comporte plus de cœurs, plus de mémoire et des limites thermiques plus élevées afin d’offrir des niveaux de performance adaptés à des machines portables. Selon les dires de la firme de Cupertino, les performances et l'efficacité énergétique de sa puce M1 sont exceptionnelles. Voici ce que l’on sait sur le système sur puce SoC M1.
Un design ARM classique avec 2 fois 4 cœurs
À la différence de la puce A14 qui intègre un processeur à six cœurs - quatre cœurs basse consommation et deux cœurs à haute performance - la puce M1 cadencée à 3,2 GHz comporte une paire de cœurs haute performance supplémentaire, soit huit cœurs au total. Les benchmarks de performance de la puce A14 nous ont déjà permis de nous faire une idée de la vitesse de ces cœurs, et compte tenu des limites plus élevées de puissance et thermiques d’un ordinateur portable, ces puces devraient avoir encore plus de place pour respirer.
Par rapport à la puce A14, Apple a doublé le nombre de cœurs haute performance et conservé quatre cœurs basse consommation, pour arriver à un total de huit cœurs. (Crédit : Apple)
Par rapport à la puce A14, Apple a également doublé le nombre de noyaux GPU, qui passent de quatre à huit dans le SoC M1. Selon Apple, cette carte graphique intégrée est la plus rapide de tous les ordinateurs portables. Apple affirme, sans benchmarks à l’appui, que sa puce est « jusqu'à deux fois plus rapide que la dernière puce pour ordinateur portable ». Selon le constructeur, le MacBook Air équipé de la puce M1 est plus rapide que 98 % des ordinateurs portables. Cela n’inclut pas seulement les portables « fins et légers » ou « les portables de sa catégorie », mais tous les portables PC. Une allégation qui nous semble bien péremptoire si on considère les performances des puces Qualcomm sur les PC Windows 10. Qualcomm indiquait aussi que sa puce Snapdragon 8cx était plus rapide qu’un processeur Intel Core i5. Enfin, la différence de performances entre les puces Apple pour smartphones iOS et celles de Qualcomm pour les mobiles Android haut de gamme n'est pas flagrante. Toutes ces puces reposes sur les mêmes design de base fournis par ARM avec des ajouts complémentaires. Et, le simple passage de 7 à 5 nm pour la gravure des puces ne suffit pas à expliquer une telle différence en termes de performances. Avec ses puces Comet Lake-S (Core i de 10e génération) gravées en 14 nm , Intel fait aussi bien qu'AMD avec ses processeurs Matisse (Ryzen 3000) fabriqués en 7 nm. Une fois de plus la finesse de gravure ne fait pas tout.
Un système complet au format réduit
Les Mac utilisaient plusieurs puces distinctes pour le contrôle du bus, de la RAM, de la vidéo et des interfaces USB/Thunderbolt (deux ports externe seulement ce qui est insuffisant), plus une puce T2 pour la sécurité (et d'autres fonctions). Dans la mini carte mère M1, Apple a réuni toutes ces composants dans un format très compact avec de la mémoire DDR4 soudée (8 ou 16 Go seulement) et donc non extensible.
La carte mère avec le SoC M1 d’Apple combine plusieurs composants distincts. (Crédit : Apple)
C'est un choix à double tranchant. D'une part, la carte mère ne permet plus d’étendre la mémoire et il empêche la plupart des autres options de mise à niveau. Peut-être que les futures puces Mac conçues par Apple permettront d'utiliser des DIMM de mémoire standard, mais le SoC M1 ne dispose que d’un seul segment de mémoire qui ne peut être étendue au-delà de 8 ou 16 Go. D'un autre côté, la réduction du nombre de puces permet aussi de réduire la taille de la carte mère du système, et donc de fabriquer des produits plus petits, d’intégrer une batterie plus grosse et de refroidir plus efficacement le système. Le SoC comprend aussi le moteur neural à 16 cœurs comme dans la puce A14. Ce moteur permet d’accélérer l'apprentissage machine de 11 téraflops dans un ordinateur portable fin et léger. C'est un énorme bond en avant pour les développeurs qui écrivent des applications ML. Mais est-ce vraiment utile dans un laptop ?
De meilleures performances
Il faudra attendre les tests indépendants pour valider les performances mises en avant par Apple. Le constructeur affirme, sans fournir de benchmarks, que les performances CPU de sa puce M1 sont deux fois supérieures à celles de la « dernière puce pour ordinateur portable » (sans l’identifier spécifiquement) dans l'enveloppe thermique de 10 watts du MacBook Air. Toujours selon Apple, les performances graphiques de son SoC M1 sont deux fois plus élevées dans cette enveloppe.
Le M1 MacBook Air dispose d'un dissipateur de chaleur en aluminium au lieu d'un ventilateur. (Crédit : Apple)
Les affirmations d'Apple sont assez étonnantes : sur le MacBook Air équipé de la puce M1, les performances du CPU seraient jusqu'à 3,5 fois plus élevées que celles du MacBook Air précédent et les performances du GPU seraient jusqu’à 5 fois plus élevées. Dans le cas du MacBook Pro 13 pouces, plus grand et plus puissant, Apple affirme que la performance du CPU est 2,8 fois plus élevée et la performance graphique jusqu’à 5 fois plus élevée. Même si ces affirmations sont loin de la réalité, il est clair que, par rapport aux Mac précédents, l’amélioration de la vitesse devrait être notable, avec les applications maison en tout cas. Les spécifications d'Apple pour son GPU sont impressionnantes. Avec 2,6 téraflops et 41 gigapixels par seconde, il surpasserait facilement l'Iris Plus G7 d'Intel et pourrait même, à certains égards, rivaliser avec les machines portables équipées de la solution graphique discrète Xe d'Intel. Sur le papier, ces spécifications sont plus impressionnantes que celles des excellents graphiques Vega qu'AMD a intégré dans ses derniers APU mobiles Renoir. Reste à vérifier ces allégations.
Évidemment, Apple ne compte pas uniquement concurrencer les ordinateurs portables légers et minces équipés de processeurs Intel, mais aussi les puces pour ordinateurs portables d'AMD. Ces performances étonnantes doivent toutefois être vérifiées et incitent à la prudence. Des bonds de performance aussi énormes doivent en effet être considérés avec réserve, et nous invitons les lecteurs à attendre une vérification indépendante avant de valider toutes les affirmations d'Apple. Néanmoins, même si les résultats des benchmarks étaient deux fois moins bons que ce qu’affirme le constructeur, aucun doute que la future plate-forme sera compétitive.
Efficacité énergétique
Ce surcroit de performances et de capacités résulte surtout de la moindre consommation d'énergie. Apple affirme que, comparativement aux « dernières puces pour ordinateurs portables », son SoC M1 permet au CPU d’offrir les mêmes performances de pointe en utilisant seulement un quart de la puissance. L’entreprise ne désigne pas spécifiquement ces puces et ces ordinateurs, se contentant de dire qu’elle a effectué des tests en comparant les performances du MacBook Pro 13 pouces ARM avec « des ordinateurs portables haute performance de dernière génération disponibles dans le commerce ».
Apple affirme qu’en termes d'efficacité énergétique et de performance, sa puce M1 surpasse toutes les puces x86 équipant des ordinateurs portables actuels. La prudence est de mise, en attendant des tests indépendants. (Crédit : Apple)
Concernant les capacités graphiques, le constructeur californien affirme que les mêmes performances de pointe sont possibles avec seulement un tiers de la puissance. Pour ce qui est des performances du CPU et du GPU, Apple affirme que ses puces offrent deux fois plus de performances que les dernières puces pour ordinateurs portables dans une enveloppe thermique de 10 watts. Il faudra attendre les tests indépendants pour valider ces affirmations, mais Apple semble suffisamment confiant de l’efficacité énergétique de sa puce puisque le dernier MacBook Air n’a plus besoin d’être refroidi par le moindre ventilateur. De plus, l’autonomie proposée avec la batterie des MacBook Air et MacBook Pro basés sur la puce M1 a été considérablement accrue - plusieurs heures en plus – alors qu’ils sont équipés de batteries de même capacité que les machines tournant sur des puces Intel.
Certaines annonceNT me font plus que sourire également !
Signaler un abusEt pour revenir à l'article, je crois que les benchmarks ont donné leur verdict depuis ;)
Les premiers essais vous donnent tord, les promesses sont plus que tenues...
Signaler un abus@Rédacteur LMI : c'est le cas, Apple n'utilise plus les designs Apple depuis longtemps.
Signaler un abusLes CPU A4 et A5 étaient basés sur des coeurs Cortex d'ARM, mais le A6 contenait déjà un coeur maison (mais toujours basé sur un design ARM). À partir du A7 (passage au 64-bits), sorti en 2013, il n'y a plus grand chose en commun entre les coeurs Apple et ceux d'ARM, à part le jeu d'instructions.
Bonjour, si c'est tellement vrai alors pourquoi Apple ne se passe pas des designs ARM ? Intel et AMD partagent les instructions de base mais n'ont pas besoin de faire appel à un designer externe pour concevoir leurs CPU et GPU. On va revenir cet après midi sur les annonces d'Apple. Rappelez-vous la transition de 68000 vers PowerPC et ensuite PowerPc vers x86. De 68040 à Power 601, c'était une catastrophe, un peu mieux après avec x86. Désolé, mais nous suivons Apple et les autres depuis très longtemps, 26 ans pour ma part, et certaines annoncent nous font plus que sourire.
Signaler un abusLa rédaction
La comparaison avec les puces de Qualcomm ne tient pas. Vous écrivez "toutes ces puces reposes sur les mêmes design de base fournis par ARM avec des ajouts complémentaires". C'est faux, les puces d'Apple utilisent le jeu d'instructions ARM, mais ont depuis maintenant plusieurs générations une conception exclusive à Apple. Ce n'est pas juste "quelques ajouts", il y a le même genre de différences qu'entre un CPU Intel et un AMD : même si le jeu d'instructions est le même (à quelques différences mineures près), la conception des coeurs n'a strictement rien à voir.
Signaler un abusCette article me semble bien péremptoire... Affirmer qu'Apple survend les performances sans avoir testé n'est pas mieux que s'il s'avérait qu'ils avaient effectivement survendu (après test). Ou alors, on est sur une tentative triste de surfer sur la vague des annonces d'Apple pour un classique clickbait ?
Signaler un abusDommage :)
Comment vous savez que c'est sur-vendu si vous n'avez rien pour vérifier ? Parler de promesses me parait plus juste et neutre.
Signaler un abus