Alors que le reste des Gafam est à la peine ou loin de ses objectifs, Apple fait exception. Il clôt son année 2022 avec un chiffre d’affaires de 394,3 Md$ en hausse de 8% par rapport à 2021 et boucle un 4e trimestre record à 90,1 Md$ de CA, également en augmentation de 8%. Il dépasse ainsi ses objectifs prévisionnels de 1,38%.
Des ventes de matériels à la hausse
Le Californien traverse en particulier pour l’instant plutôt bien les tempêtes qui ont secoué la supply chain électronique depuis la pandémie. Il aurait ainsi commencé à basculer partiellement sa fabrication de la Chine vers l’Inde. Il lui faut d’autant plus assurer sa production que ses produits s’en sortent aujourd’hui plutôt très bien. À commencer par les Mac dont les ventes excèdent les prévisions au dernier trimestre avec une hausse de plus de 25% à 11,51 Md$. Près de 23% au-dessus des estimations.
Les iPhone tirent aussi leur épingle du jeu avec 42,63 Md$ de CA quasiment à hauteur des prévisions et dépassent de 9,67% les chiffres de l’an dernier. Sur toute l’année, ils n’affichent toutefois que 7% de croissance à 205,5 Md$ contre 39% en 2021. Un seul petit ver dans le fruit : les iPad. En chute de plus de 13% à 7,17 Md$ soit 770 M$ en dessous des objectifs.
Apple évite la débâcle du marché publicitaire
Apple ne donne aucun chiffre pour son activité publicitaire, mais le Californien joue de mieux en mieux à ce billard à plusieurs bandes. Pour commencer, il aurait engrangé 5 milliards de dollars avec ses publicités dans l’App Store et dans Apple Music par exemple. Ensuite, en imposant son Apple Tracking Transparency (protection de la vie privée) à toutes les apps, il prive ses concurrents d’une part des données à l’origine de leurs revenus. (Meta avec Instagram ou Facebook, Google avec toutes ses apps, Snap avec Snapchat). Le chiffre d'affaires publicitaire d'Apple reste cependant encore bien en deçà de ceux d’un Alphabet ou d’un Meta. Mais c’est aujourd’hui paradoxalement un atout qui évite au Californien de subir l’affaiblissement de ce marché dans une économie malmenée. En récession, les budgets de communication sont toujours les premiers rognés.
Des prévisions pessimistes pour début 2023
Enfin, Tim Cook estime que sans un dollar aussi fort que cet automne, il aurait affiché une croissance à deux chiffres. Les acteurs du numérique ont tous subi ces effets de taux de change défavorables, plus ou moins gravement. La COO de Meta, Sheryl Sandberg, a par exemple elle aussi invoqué le phénomène sans lequel l’entreprise aurait affiché 3% de croissance trimestrielle et non une chute de 4%.
Quid de 2023 pour Apple ? Durant la conférence de commentaires des résultats avec les analystes, son CEO a d’ores et déjà annoncé une croissance inférieure aux 8% de ce trimestre, pour son premier trimestre 2023 (clos à fin décembre 2022) avec une diminution des ventes de Mac.
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