En dépit de ses 18 années d’existence sur le marché du BPM (gestion des processus métiers) et du case management, l’éditeur américain Appian estimait manquer encore de notoriété. En particulier dans le contexte actuel où les offres de BPM ont évolué vers des plateformes de développement low-code. Ce type de solutions est en effet de plus en plus prisé par les DSI et les directions métiers pour bâtir rapidement des applications taillées à leurs besoins. Pour gagner en popularité, Matt Calkins, le fondateur et CEO de la société, a donc choisi d’être coté au Nasdaq. Le 25 mai dernier, l'éditeur s'est introduit en bourse, avec succès, levant 75 M$, avec une valorisation totale de 880,3 M$. Basé à Reston en Virginie, Appian compte 800 collaborateurs. Son équipe de direction est en place depuis près de 10 ans, nous a indiqué Stéphane Antona, vice-président marketing pour l’Europe depuis début 2017 (venu d’EasyVista en janvier après avoir passé 10 ans chez VMware).
Le cabinet Aragon Research a récemment publié une étude sur les plateformes métiers dans laquelle huit éditeurs sont classés parmi les leaders : Appian, Genpact/PNMsoft, IBM, Nintex, Pegasystems, Salesforce, Software AG et Tibco.
En France, la solution d’Appian a notamment été choisie par GRDF pour développer plusieurs applications métiers, rappelle Stéphane Antona. La dernière application réalisée permet de traiter les demandes d’extension du réseau de distribution de gaz sur l’Hexagone et sera mise au service de 2 500 utilisateurs. Parmi les autres clients français, la plateforme low code compte le groupe pharmaceutique Sanofi ou encore, dans le secteur bancaire, Natixis et BNP Paribas. Depuis juillet, l’activité de l’éditeur dans l’Hexagone est pilotée par Xavier Grimaud, regional vice-president. Lui aussi vient de VMware où il occupait le poste de directeur des services professionnels pour l’Europe du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique. Au niveau européen, Appian a commencé à restructurer son activité il y a un an pour franchir une étape, sous la houlette de Paul Maguire, avec la signature de gros projets. La solution a par exemple été retenue par le groupe bancaire suisse Vontobel, spécialisé dans la gestion de patrimoines et d’actifs.
Les fonctions RPA de Blue Prism désormais intégrées
Sur les évolutions récentes de la plateforme Appian, le directeur marketing Europe pointe l’accord de partenariat technologique noué en février avec Blue Prism, un spécialiste de l’automatisation des processus ou RPA (robotic process automation). Cette robotisation des tâches répétitives, considérées comme étant à faible valeur ajoutée, s’étend dans différents domaines (par exemple dans le secteur de l’assurance), notamment poussée par les progrès de l’intelligence artificielle. Elle a aussi des implications dans le BPO (externalisation des processus métiers) où elle conduit à remodeler l’affectation des ressources humaines chez les prestataires.
L’accord avec Blue Prism a débouché en juillet sur une offre associant ces capacités d’automatisation au logiciel d’Appian, ce dernier proposant à ses clients un seul point de contact pour le support de l’offre Appian RPA with Blue Prism. L’entreprise cliente pourra ainsi ajouter aux applications qu'elle a développées des fonctions de robotisation qui seront directement supportées par l’éditeur. « Nous avons formé des ressources et savons parler RPA », nous a indiqué Stéphane Antona.
Appian Cloud étendu à la France sur AWS
Enfin, du côté du cloud public, l’éditeur a étendu à la France sa collaboration avec Amazon Web Services. « Nous avons un accord de certification avec AWS sur leurs partenariats dans la santé et les sciences de la vie », rappelle Stéphane Antona. En août dernier, l'éditeur a par ailleurs annoncé pour son premier trimestre depuis son arrivée sur le Nasdaq un chiffre d'affaires en hausse de 33% par rapport au 2ème trimestre 2016, à 43,2 millions de dollars. Le montant de ses abonnements a augmenté de 38% en un an à 19,9 M$.
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