Orange a soufflé le chaud et le froid à l'occasion de la publication de ses résultats financiers annuels 2016. Si le chiffre d'affaires global est ressorti en (très) légère progression de 0,6% à 40,9 milliards d'euros, les revenus dégagés en France ont souffert avec un recul de 4% des services mobiles à 7,2 milliards d'euros, non compensés par la progression des ventes d'équipements mobiles et des services fixes. Au global, le chiffre d'affaires France a reculé de 1% en 2016 pour passer sous la barre des 19 milliards d'euros. A noter toutefois les bonnes performances sur l'année écoulée de l'activité en Espagne (+6% à 5,01 milliards d'euros) ainsi qu'en Afrique & Moyen-Orient (+2,6% à 5,25 milliards d'euros).
« On peut saluer une croissance vertueuse en Espagne, où elle est tirée par la croissance du chiffre d’affaires, qui vient logiquement couronner la performance commerciale, tant sur le mobile que sur le fixe, où les déploiements de la fibre ont d’ores et déjà permis de séduire 1,6 million de clients (contre 1,5 million en France) », a noté Sébastien Crozier président du syndicat CFE-CGC d'Orange. « En France, la croissance continue des ventes, fixes et mobiles, ne s’accompagne toujours pas d’une croissance du chiffre d’affaires, toujours affecté par une régulation délétère, qui maintient une concurrence exacerbée sur le marché français, pendant que l’Europe diminue les frais d’itinérance. »
Orange en manque de trésor de guerre ?
Concernant l'activité entreprises d'Orange, la hausse du chiffre d'affaires est également limitée (+0,7%) à 6,4 milliards d'euros en 2016. Mais si les revenus liés aux segments voix (accès PSTN, VoIP, audioconférence et trafic entrant pour centres d'appel) et données (Frame Relay, Transrel, liaisons louées, bas débit, IP-VPN, produits d'infrastructure haut débit comme les accès par satellite ou la fibre optique) reculent, ce n'est pas le cas pour celui regroupant IT & services d'intégration. Pour ce segment, comprenant notamment les services d'hébergement et le cloud, la hausse est de 4,4% tandis que les activités liées à la sécurité et au cloud ont respectivement bondi de 26% et 20%. Contacté par la rédaction, le service presse d'Orange n'a pas communiqué le chiffre d'affaires cloud de l'opérateur mais selon nos calculs, il pourrait s'élever entre 300 et 500 millions d'euros. « Les différentes acquisitions réalisées sur l’année ont complété notre empreinte géographique en Afrique et renforcé notre activité Entreprises dans l’IT et les services spécialisés, en particulier la cybersécurité », explique Orange dans un communiqué. On pense en particulier au rachat de Lexsi.
D'autres indicateurs sont aussi dans le vert. C'est notamment le cas pour l'EBITDA qui progresse de 1,3% pour atteindre 12,68 milliards d'euros ainsi que le résultat net qui a bondi de 10,3% à 3,26 milliards d'euros. « Les deux tiers du résultat net consolidé proviennent en 2016 de la cession d’EE en Grande Bretagne, qui devraient, en toute logique entrepreneuriale, être consacrés à l’investissement pour la croissance future, qu’elle soit externe ou organique », explique Sébastien Crozier. « Si le taux d’endettement s’améliore sur le papier, il n’intègre pas les 6 milliards d’obligations perpétuelles dont il faut cependant toujours servir les intérêts [...] Les actuels « champions mondiaux du numérique », les fameux GAFA, n’ont pu construire leur succès qu’en se constituant de solides « trésors de guerre », mettant leurs actionnaires à la diète de dividende pendant de nombreuses années. Il serait raisonnable qu’Orange puisse en faire autant. »
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