Les dirigeants de Bull se sont montrés plutôt satisfaits des résultats financiers réalisés en 2012 par le groupe français, ce matin, à Paris. Certes, le chiffre d'affaires a baissé de 1,2% en un an à 1,285 milliard d'euros, mais le résultat avant frais financiers et impôts (EBIT) a progressé de 16,2% à 50,7 millions d'euros. Philippe Vannier, PDG de Bull, a souligné qu'il s'agissait de l'un des objectifs du plan BullWay 2013 (présenté en 2010) réalisé ici avec un an d'avance(*). Et, de surcroît, la société a dégagé en 2012 un bénéfice net de 26,6 millions d'euros, ce qui est « un record » pour Bull, a souligné John Selman, son directeur financier. L'an dernier, le résultat était négatif (-16,5 M€). Néanmoins, si les résultats sont jugés « très bons » par le responsable financier, celui-ci considère qu'il ne peut pas encore se satisfaire du niveau de rentabilité atteint jusque-là et souhaite pouvoir l'améliorer.
Parmi les faits saillants de 2012, les prises de commandes ont dépassé les 1,4 milliard d'euros, en progression de 7,7%. C'est 100 millions de plus qu'en 2011, « avec des contrats pluri-annuels », a précisé John Selman. Bull a vu ses revenus croître sur toutes ses activités, HPC mis à part. En fait, plusieurs contrats importants ont été remportés avec l'offre HPC, auprès de Météo France, du centre de recherche néerlandais Sara et de l'Université de Dresde en Allemagne. « Mais les commandes sont arrivées en fin d'année, trop tard pour générer du revenu en 2012 », a expliqué le directeur financier. Sur le contrat avec Météo France, Philippe Vannier estime que l'expertise développée sur la météorologie ouvre clairement pour Bull « des perspectives très intéressantes » dans ce domaine, le fournisseur ayant été retenu « grâce aux innovations apportées sur ces technologies » avec des machines plus puissantes et une consommation d'énergie réduite.
2012, l'année du cloud pour Bull
Un mot sur l'offre Gcos, qui bénéficie toujours d'améliorations, mais sur laquelle Bull ne prend pas de nouveaux clients. « C'est une activité qui n'est plus très significative sur nos comptes », a reconnu Philippe Vannier en ajoutant qu'il y avait d'autres produits lancés sur lesquels la marge serait plus importante.
Le PDG a par ailleurs qualifié 2012 d'année du cloud pour Bull. Sur ce marché, le groupe intervient à la fois dans les ressources de calcul intensif, dans le cloud privé (solutions intégralement administrés par Bull) et dans le cloud public avec en particulier les offres de Numergy, société dans laquelle le groupe a investi (en prenant 20% du capital) avec SFR et la Caisse des Dépôts. « Le projet représente un investissement de 225 M€ pour ses actionnaires et vise la création de 400 emplois », a rappelé Philippe Vannier. « Sur Numergy, nous avons investi 12 M€ l'an dernier sur les 45 prévus sur quatre ans. L'activité a démarré conformément à nos plans. »
En 2012, des solutions cloud ont été déployées à La Poste, chez Valéo, où Bull administre les 40 000 boîtes aux lettres de la messagerie Gmail de l'équipementier automobile, et au Ministère de la Culture. « Bull a 12 000 m2 de datacenters », a précisé John Selman en complément d'une question posée sur les actifs immobiliers du groupe (110 000 m2 essentiellement en France).
Industrialisation de l'offre de TMA
Sur l'activité intégration de services, Bull s'est renforcé sur les contrats de tierce maintenance applicative à l'international (notamment au Maroc, au Brésil et en Pologne). « Nous travaillons beaucoup sur l'industrialisation de nos offres, ce qui nous apporte une meilleure rentabilité », a indiqué Philippe Vannier en ajoutant qu'en 2013, plus de 30% des effectifs travailleraient en centres de services par rapport à 2012.
Dans la sécurité, le PDG indique un retour à la croissance avec un succès important dans la sécurisation réseau auprès d'un des premiers acteurs américains du monde de la Défense. Interrogé un peu plus tard sur la solution Eagle, d'Amesys, qui avait défrayé la chronique pour avoir été vendue à la Lybie de Mouammar Kadhafi, les dirigeants de Bull ont rappelé que celle-ci avait été vendue en novembre, sans vouloir donner de précision sur l'acheteur. Ils ont ajouté que cela n'avait eu aucun impact sur les comptes de l'entreprise car cette activité n'était pas significative.
En résumé, les lignes de solutions Innovative Products (supercalculateurs et serveurs haut de gamme) et Computing Solutions (infrastructures critiques, datacenters, solutions de cloud) ont généré un chiffre d'affaires de 839,7 M€ (+8%) avec une marge de 10%. Les solutions d'intégration ont totalisé un CA de 322,8 M€ avec une marge de 3,7% et l'activité sécurité a réalisé un CA de 122,7 M€ avec une marge de 4,3%. Sur cette dernière, John Selman estime qu'il faut viser une marge d'au moins 10%.
Pour 2013, Bull confirme que ses objectifs de résultats avant intérêts et impôts se situent entre 50 et 60 M€. Il ne prévoit pas particulièrement de croissance externe, si ce n'est des actions « totalement opportunistes, en fonction des dossiers qui se présenteront ».
(*) Sur le chiffre d'affaires, le plan BullWay a posé comme objectif d'atteindre entre 1,35 et 1,45 milliard d'euros en 2013.
Annuels Bull : prises de commande en hausse mais CA en léger recul
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Réaction
Les contrats HPC signés par Bull en fin d'année ne contribuent pas au chiffre d'affaires 2012, en légère baisse par rapport à 2011. Mais les autres activités ont toutes progressé et le groupe a amélioré son résultat d'exploitation.
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