Wrike a le vent en poupe. Dans un univers professionnel où les équipes distribuées se multiplient, l’éditeur avance une solution collaborative de gestion de tâches et de projets qui vient de s’enrichir d’espaces de travail configurables pour les équipes et les utilisateurs individuels. Lorsque l’on rencontre Andrew Filev, fondateur de la société et CEO, présent à Paris début juin, il souligne que Wrike permet bien plus que de gérer des tâches et des projets. Il décrit le logiciel comme une plateforme de gestion du travail, avec une approche à 360 degrés des tâches qui apporte des capacités avancées de collaboration sur le contenu. Un composant de reporting agrège différents travaux pour disposer d’une vision plus complète à analyser avant de revenir sur son propre espace. « Nous proposons le digital workplace le plus configurable », estime le CEO. « Dans une entreprise, plusieurs équipes travaillent sur différents workflows mais pour réussir, toutes ces équipes doivent être connectées, elles sont co-dépendantes ». Outre la classique gestion de tâches, du travail et les diagrammes de Gantt, Wrike propose des champs et des rapports personnalisés, fait du partage de documents et s’intègre avec les e-mails ainsi qu’avec Box, Dropbox et Google Drive.
En France, Wrike a notamment été choisi par la DSI de Vinci Energies pour gérer ses projets IT de façon transversale. Cette branche du groupe de construction Vinci, qui intervient dans les infrastructures d’énergie, de transport et dans l’industrie, notamment, a pour mission d’accélérer la transformation numérique et la transition énergétique. A la DSI, la direction chargée du développement et de la maintenance des applicatifs de gestion utilise Wrike depuis un an. « Nous souhaitions disposer d’un seul outil pour l’ensemble de nos projets », indique Sébastien Brault, responsable de l’intégration de données à la DSI de Vinci Energies, dans un communiqué. Les équipes sont réparties sur plusieurs sites en France et à l’étranger. La plateforme Wrike a été choisie car elle permettait de gérer les utilisateurs de façon transparente et qu'elle pouvait, par paramétrage, s’adapter aux différents modes de fonctionnement au sein de la DSI : mode agile, cycle en V ou simples listes de tâches.
Des déclinaisons pour le marketing, la IT, les RH, les services
L’un des signes particuliers de Wrike est de proposer des versions de sa plateforme calées sur certains besoins métiers : ceux de la IT, comme chez Vinci Energies, mais aussi ceux des équipes marketing, de la prestation de services ou encore des départements RH. « Les grands clients aiment avoir un point de départ pour installer Wrike, par exemple, le marketing », nous a expliqué Andrew Filev. « Nous avons donc investi dans l’intégration en commençant par Adobe cette année ». Wrike propose en effet une extension pour le Creative Cloud 1 d'Adobe, utilisé par les agences de publicité et les créatifs. La plateforme dispose par ailleurs de 400 connecteurs pour s’intégrer avec d’autres applications, notamment métiers.
Actuellement, 18 000 entreprises dans le monde utilisent Wrike. En France, outre Vinci Energies, l'opérateur télécoms Jaguar Networks l’a retenu pour monter ses projets d’installation chez ses clients grands comptes. Il s’agit dans ce cas de projets transversaux qui impliquent plusieurs départements de Jaguar Networks. Autre client français, le site de tourisme Esprit de Picardie s’appuie sur Wrike pour élaborer ses propositions de séjours de week-end. AirBnb l’utilise aussi sur un mode similaire et Pimkie pour ses projets d'installation de magasins. Le groupe Publicis, Camaïeu, CRT Hauts-de-France, Beendhi, mais aussi Salesforce et Google sont également des clients de la plateforme, de même que GitHub, Gira, NetSuite ou Workday, entre autres.
« Nos meilleurs investisseurs sont nos clients »
Basé à San Jose en Californie, Wrike réunit aujourd’hui un effectif de 800 personnes dans le monde. En Europe, son siège social est installé à Dublin. En novembre dernier, l’entreprise a reçu un investissement majoritaire de Vista Equity Partners, un fonds focalisé sur les logiciels et les données. « Je ne suis pas fan des levées de fonds », nous a confié le fondateur de la société qui privilégie le bootstrapping (démarrage d’une start-up sans l’apport de capital externe avec une croissance alimentée en interne par l’activité). « Nos meilleurs investisseurs sont nos clients. Je veux avoir du succès mais dans la durée. Avec le bootstraping, nous pouvons écouter nos clients rapidement et nous caler sur leurs besoins », assure Andrew Filev. Le logiciel de Wrike s'adresse à des entreprises de toutes tailles. Il est disponible en 5 versions. La première, gratuite, propose une liste de tâches partagées pour les petites équipes. L'édition Professionnel, jusqu’à 15 utilisateurs, coûte 9,80 $/mois, tandis que la Business, avec gestion avancée du travail, personnalisation et rapports revient à 24,80$/mois. Le prix des deux autres versions, Marketing et Enterprise est établi sur mesure.
La feuille de route de Wrike prévoit l'arrivée de fonctions prédictives. « Nos clients vont gérer des milliers de projets, cela pourrait leur permettra par exemple d'estimer le temps que certaines tâches vont prendre, de détecter des anomalies, de faire attention à la décision à prendre ou encore de trouver la meilleure personne pour une tâche donnée », nous a décrit Andrew Filev tout en précisant « pour l'instant, nous n'annonçons rien, il s'agit de recherche. Nous apportons la visibilité, fournissons les outils et allons devenir de plus en plus prédictible ». Parmi ses principaux concurrents, Wrike compte des éditeurs comme Trello, Asana ou Taskworld, présent en France depuis peu.
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