Réconciliation et intégration à tous les étages. Tels sont les deux derniers angles d'attaques d'Anaplan, éditeur spécialisé dans les solutions de gestion et de prévision des ressources budgétaires et humaines (capacity et demand planing). Créée en 2007 - mais commercialisant seulement depuis 2011 ses solutions - la société qui a connu un développement éclair vient d'annoncer l'arrivée de la v5 de sa plate-forme. Signant l'arrivée de nouveaux algorithmes prédictifs pour gérer les besoins en termes de ressources humaines dans les centres d'appels, « la solution est capable de gérer des modèles de plus en plus gros avec un nombre de plus en plus important d'utilisateurs », a précisé à l'occasion d'un point presse mercredi 15 décembre, Nicolas Forcade, directeur général d'Anaplan France.
Mais ce ne sont pas les seuls améliorations effectuées : « Nous avons formalisé une plate-forme d'intégration pour connecter Anaplan, via une bibliothèque de connecteurs, à d'autres outils ETL comme Informatica, mais aussi des connecteurs natifs avec Workday. » Alors qu'une intégration avec Google for Work est dans les tuyaux et devrait arriver début 2016, il est naturellement également possible, grâce aux sets d'API Rest, de permettre aux partenaires de créer leurs propres connecteurs. Et Anaplan d'enfoncer le clou : « Il est aujourd'hui très simple d'intégrer Anaplan dans un environnement SAP, ce n'est pas nous qui le disons mais nos clients », poursuit non sans malice Nicolas Forcade.
Des applicatifs verticalisés dans les tuyaux
« Nous sommes en mesure de réconcilier le pipeline commercial et ses forecasts provenant d'un Salesforce par exemple, au back-office SAP qui gère la gestion de la performance globale de l'entreprise », a quant à lui lancé Michel Morel, responsable des applications d'Anaplan France et ancien co-fondateur et directeur technique de Cartesis racheté en 2007 par Business Objects avant que ce dernier ne soit englouti un an plus tard par SAP. Pas question de se substituer pour autant à ces solutions, même si cela n'a pas empêché certaines de leurs lacunes d'être pointées du doigt : « Il est difficile de suivre l'évolution des leads dans Salesforce, il leur manque une véritable timeline », a lâché Michel Morel.
Autre aspect sur lequel Anaplan mise beaucoup : proposer à terme - ce sera l'un des principaux chantiers pour 2016 - des applicatifs verticalisés pour répondre à des besoins sectoriels ciblés (assurance/banque, distribution, pharmaceutique...), le challenge étant d'intégrer pour chacun d'entre eux leurs contraintes en termes de réglementation (fiscales, juridiques, sécurité...). La boutique d'applications en ligne, AppHub, sur laquelle une centaine d'applications sont proposées en téléchargement et qui a déjà séduit deux-tiers des clients de l'éditeur, sera également étoffée.
Pilotage par les métiers avec la DSI
Dans le monde, on compte 60 000 utilisateurs des solutions Anaplan. Présent dans 11 pays (pour un total de 14 bureaux) dans le monde dont l'Angleterre, le Bénélux, l'Autriche - bientôt l'Allemagne - Anaplan multiplie en tout cas les références clients en France qui dépassent aujourd'hui la quarantaine. Avec en particulier Blablacar, Axa (capacity finance), Faurecia, sans oublier également SNCF Réseaux (issue de la fusion entre l'activité réseaux historique de l'entreprise et de RFF) qui utilise Anaplan dans le cadre du suivi de la maintenance de ses infrastructures. Mais aussi Schneider Electric ou encore AccorHotels. En France, Berluti y recourt par ailleurs pour répondre à ses besoins de prévision budgétaire (forecasting) également. On n'oubliera pas de citer en outre Natixis Global Asset Management où Anaplan a été implémenté en lieu et place de EssBase, initialement en pilote avant d'être mis en production à l'échelle mondiale.
Concernant le budget moyen d'un projet Anaplan, il s'élèverait à 2 000 euros par an et par utilisateur. Un coût qui pourra être revu à la baisse suivant le type de modules implémentés, Anaplan revendiquant son ADN cloud, promettant à la fois une intégration sans couture aux briques applicatives du SI (gestion commerciale, comptable, stocks...) et un déploiement « module par module » piloté par les métiers avec la bénédiction de la DSI qui veille de son côté à assurer la cohérence des données gérées.
Vers une introduction en bourse pour 2017 ?
En termes de développement, Anaplan compte ni plus ni moins doubler ses effectifs en France (pesant 10% de l'effectif mondial de l'éditeur) en passant ses effectifs à 80 contre 40 aujourd'hui. Un chiffre qui comprend la vingtaine de nouveaux collaborateurs recrutés d'ici janvier 2016 dans son nouveau centre de développement parisien. Dans le monde, alors que les effectifs étaient au dernier trimestre de 400 comme indiqué lors de notre dernière rencontre avec l'éditeur à San Francisco, ils sont désormais de 600 et la croissance n'est pas terminée, loin de là. Car d'ici 2016, l'entreprise espère compter 900 salariés. Une progression fulgurante qui va également de paire avec celle de son chiffre d'affaires. Si ce dernier n'est officiellement pas connu, il pourrait graviter autour des 400 millions de dollars. Une progression qui en dit long sur les (excellentes) perspectives business de la société.
Dans ce contexte, une introduction est-elle en marche ? On n'en saura pas plus auprès des dirigeants français, mais à voir l’œil pétillant de son directeur général, Nicolas Forcade questionné à ce sujet, il s'agit là d'une perspective des plus réjouissante...
Commentaire