En direct de Hangzhou (Chine) - Si la première journée de la conférence Apsara était plus orientée vers les cas d’usages de la plateforme d’Alibaba Cloud, le deuxième jour était dédié à la technologie en elle-même et à la façon dont le géant du cloud chinois a enrichi toutes ses piles technologiques avec de l’intelligence artificielle. S’il ne fait aucun doute que cette tendance pénètre tous les secteurs d’activité aujourd’hui, pour Jin Ma, vice-président en charge des produits et solutions d’Alibaba Cloud, « l’IA n’en est qu’à son commencement ».
La division cloud d’Alibaba croit encore bon d’évangéliser sur tout sa gamme de solutions cloud pour les traitements big data, de l’infrastructure jusqu’à la pile applicative. Toutes les données du groupe alimentent un triptyque qui participe au développement des solutions d’intelligence artificielle d’Alibaba Cloud. Les quelques centaines de pétaoctets de données traitées par le géant du e-commerce sont analysées par l’Apsara Big Data platform. La puissance de calcul et les applications dédiées (vision par ordinateur, traduction, interprétation, etc.) sont fournies via l’Apsara AI platform (PAI). Cette dernière supporte les frameworks des plus populaires aux plus spécifiques ainsi que des algorithmes tiers. Alibaba a d’ailleurs annoncé travailler en collaboration avec Facebook sur le framework PyTorch et ses connexions avec PAI. Enfin, la division R&D d’Alibaba Group, la DAMO Academy, développe des algorithmes à partir des données analysées sur la plateforme et les intègre dans PAI.
L’architecture X-Dragon dynamisée et instance ECS améliorée
Sur la partie infrastructure, la filiale cloud du e-commerçant vient de lancer la troisième génération de son architecture X-Dragon. Cette dernière est capable de gérer de manière unifiée des instances ECS (Elastic container service), des serveurs bare-metal et des machines virtuelles classiques. Le fournisseur en profite pour présenter la 6e génération d’instances ECS qui offre jusqu’à 20% de puissance de calcul supplémentaire, une réduction sensible de la latence mémoire et sur le stockage, 70% de réduction sur la latence I/O. Intégrée dans l’architecture X-Dragon citée précédemment, ces instances affichent de fortes performances pour les traitements IA.
En termes de services cloud, Gartner plaçait Alibaba derrière Amazon et Microsoft sur les solutions de gestion de bases de données cet été. Son offre baptisée PolarDB tournait nativement dans le cloud, et pouvait fournir jusqu’à 100 To de stockage, 88 vCPUs et 710 Go de mémoire pour les traitements big data. Aujourd’hui, Alibaba propose ce même service pour les traitements sur site, avec la PolarDB Box. Cette dernière grimpe jusqu’à 118 To de stockage, 1152 processeurs virtuels et 9 To de mémoire.
Parmi les cas d’usage couplant reconnaissance d’image et puissance de traitement des données récoltées en périphérie, Alibaba montre l’intégration de ses services cloud au sein d’une application de gestion des flux d’avions utilisée par la tour de contrôle d’un aéroport chinois. (Crédit : Alibaba)
Mise à jour de l’IoT et conduite autonome
Dans le domaine de l'Internet des objets, Alibaba a mis à jour AliOS Things (3e version) et sa plateforme AIoT avec une version City. La société équipe en effet aujourd’hui une vingtaine de villes chinoises et estime que, d’ici trois ans, la moitié de la population du pays bénéficiera de la solution City Brain. Le processus est sécurisé de bout en bout avec le chiffrement des bases de données et les logs des opérations cloud sont enregistrées grâce à la solution OSS Inner Trail. Un moyen de renforcer la transparence dans le cadre d’audit sur la sécurité et la conformité. Alibaba Cloud en profite pour rappeler qu’il propose aux entreprises 20 régions pour localiser leurs données, dont deux en Europe (à Francfort et Londres), et qu'il est ainsi en conformité avec le RGPD. La plateforme et l’OS IoT d’Alibaba sont désormais disponibles dans l’ensemble de ces zones.
En dehors de tous les cas d’usage classiques d’utilisation de l’intelligence artificielle – reconnaissance d’image, traitement du langage naturel, traduction automatique, etc. – dont le fournisseur a détaillé toute la méthodologie derrière les algorithmes, il est intéressant de voir comment ses différentes briques fonctionnent ensemble dans le cadre des travaux du groupe sur la conduite autonome. La complexité du développement de véhicules sans conducteur réside dans le fait qu’il existe des centaines de milliers de scénarios différents de conduites. Et chacun d’eux nécessite le développement d’un algorithme et donc un jeu de données dédiés. Les trois intervenants dans l’IA du cloud d’Alibaba jouent donc un rôle crucial pour permettre à une voiture autonome d’avancer et de détecter l’environnement dans lequel elle évolue. Alibaba a déjà plus d’une centaine de milliers d’algorithmes pour autant de scénarios de conduite. La puissance de calcul et des accélérateurs IA que l’entreprise développe sont donc au cœur de sa récente stratégie de développement de ses propres puces.
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