Et de deux. Après une tentative avortée au début de l’année 2023 où AtoS avait proposé à Airbus une participation minoritaire dans Evidian, l’avionneur vient de mettre fin aux négociations en vue du rachat de l’activité BDS d’Atos. Cette dernière regroupe les ressources de cybersécurité, du big data et du HPC (héritage de Bull). La SSII a fait cette annonce ce matin avant l’ouverture de la bourse. Avec cette mauvaise nouvelle, le cours de l’action Atos a encore dévissé de plus de 20% à la mi-journée pour atteindre 1,68 euros. Pourtant, les négociations avaient bien débuté avec l’ouverture d’une phase de due diligence avec Airbus au tout début de l’année pour l’acquisition complète de BDS. L’opération était évaluée entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros. Ce rachat avait pour objectif de renforcer le portefeuille cybersécurité et intelligence artificielle de l’avionneur européen.
Vers une procédure de sauvegarde
Si la surprise était donc de mise face à cette annonce, elle intervient surtout à un moment critique pour Atos. Le groupe est en effet en pleine discussions avec ses créanciers sur sa dette de 4,65 milliards d’euros dont 3,65 milliards à rembourser dès l’année 2025. Et la vente de BDS était un élément de l’équation à résoudre. Surtout que le milliardaire tchéque Daniel Kretinsky avait lui aussi jeté l’éponge dans la cession de Tech Foundations.
Atos se trouve donc dans une bien mauvaise posture. Les résultats financiers doivent être annoncés demain, finalement reporté sine die. Ils avaient été retardés au 20 mars dans l’attente d’un rapport d’audit. En l’absence de rentrée de cash dans les prochains mois, la société pourrait se mettre en procédure de sauvegarde. Une porte ouverte pour d’éventuelles offres de rachat de l’ensemble du groupe. Les rumeurs prêtent à Daniel Kretinsky cette ambition, tout comme le canadien CGI ou le français OnePoint (soutenu par des fonds d’investissement). L’Etat aura certainement son mot à dire à quelques mois des Jeux Olympiques où Atos est un fournisseur IT important.
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