Il est le seul évangéliste de son espèce chez Adobe, et court donc animer ici une session, là un cours, et, entre chaque, un entretien avec un analyste ou un journaliste. Malgré tout, Duane Nickull l'assure, les architectures orientées services (SOA) sont une priorité pour Adobe. Le maître ès standards de l'éditeur profite en effet de la conférence utilisateurs européenne, Adobe Max Milan, pour dispenser la bonne parole : Adobe a une stratégie d'orientation services depuis longtemps, et se dirige même vers une architecture orientée événements (EDA). Duane Nickull est, de fait, bien placé pour le savoir car Adobe a commencé à mettre en place cette stratégie en rachetant la société qu'il avait cofondée, Yellow Dragon, en 2003. Yellow Dragon éditait un annuaire de services, désormais au coeur de l'offre LiveCycle ES (Entreprise Suite), la suite d'outils permettant de concevoir des processus orientés documents. LiveCycle est par exemple utilisé pour automatiser l'envoi de formulaires PDF aux internautes, et pour assurer la circulation des PDF remplis au sein de l'entreprise (ainsi que d'autres types de fichiers, grâce aux 'portfolios PDF', des dossiers sauvegardés au format PDF). Ce que les analystes américains décrivent comme un « document-centric BPM (Business process management) », autrement dit une gestion de processus métier orientée documents. Mais le futur, souligne Duane Nickull, appartient aux architectures orientées événements (EDA). Ou, pour reprendre une expression qu'il a lui-même forgée, l'Idea (Intelligence Driven Enterprise Architecture). « Les managers se fichent de savoir ce qu'il y a derrière les interfaces, ils se fichent de savoir s'il y a du Flex, du Silverlight ou autre chose, ce qu'ils veulent, c'est pouvoir prendre des décisions rapidement. » Pour cela, rien de tel que le CEP (Complex event processing, traitement des événements complexes), qui surveille les flux d'informations, analyse l'occurrence de divers événements, opère des corrélations et en tire des conclusions. Cela ne veut pas dire qu'Adobe proposera dans un futur proche des solutions de ce type. Pour l'heure, l'éditeur préconise déjà l'utilisation des services LiveCycle pour réaliser des mash-up (combinaisons de services applicatifs en ligne). Et bataille pour faire reconnaître son rôle sur les marchés des SOA et du BPM. « C'est vrai que nous souffrons d'un problème de perception, reconnaît Duane Nickull. C'est bien pour ça que nous en parlons aux analystes et à la presse ! »
Adobe Max : SOA, BPM et CEP en toile de fond
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