Selon une étude de Gartner publiée le 10 juillet, au cours du deuxième trimestre 2024, les ventes de PC ont augmenté de près de 2% par rapport à l'année précédente, dépassant les 60 millions d'unités livrées dans le monde. Sur la zone EMEA, l'expansion du marché atteint même 4,8% sur un an. C'est le troisième trimestre consécutif de hausse des ventes en Europe, Moyen-Orient et Afrique. L'embellie est donc de retour, selon le cabinet d'études.

Pour ce dernier, l'inversion de tendance s'explique par le retour progressif des renouvellements de parcs dans les entreprises. Un phénomène appelé à s'amplifier selon le Gartner, qui s'attend à une vague de projets de ce type dans les mois qui viennent. Et ce tant pour remplacer le matériel acheté pour déployer massivement le télétravail, lors de la crise du Covid, que pour anticiper la fin du support de Windows 10, en octobre de l'année prochaine. « Les entreprises veulent remplacer les ordinateurs portables et de bureau avant que le support ne s'arrête, nous pensons que cette vague va se produire vers la fin de l'année et le début de l'année prochaine », précise Mikako Kitagawa, analyste en chef chez Gartner.

Le PC IA profitera des limites du cloud

Autrement dit, un cycle de renouvellement matériel assez classique... et déconnecté de l'arrivée des PC optimisés pour l'IA. « La demande de PC optimisés pour l'IA a été modeste, car le produit en est encore à ses débuts et ses avantages réels ne sont pas encore clairs pour la plupart des acheteurs », souligne Mikako Kitagawa. « Les entreprises remplacent les PC en raison de leur âge, pas de l'IA », résume-t-elle.

Au cours du premier semestre de l'année, la plupart des grands fabricants, comme Lenovo, HP et Dell, ont lancé des PC équipés d'une clé Microsoft Copilot et de processeurs conçus pour les traitements des applications d'IA. Mais ce coup marketing de l'industrie n'a que peu d'incidence pour l'instant. Gartner s'attend néanmoins à ce que le PC optimisé pour l'IA représente jusqu'à 1 unité livrée sur 5 d'ici la fin de l'année.

« À l'heure actuelle, la majeure partie de l'IA se trouve dans le cloud et il n'est donc pas nécessaire d'avoir une unité de traitement neuronal (NPU) sur son PC », relève Mikako Kitagawa. Mais, selon elle, les préoccupations en matière de sécurité ainsi que d'autres facteurs, tels que le coût du cloud et les problématiques de latence, vont pousser les entreprises à déployer des outils d'IA exploités au quotidien sur des appareils locaux.

En mai dernier, une autre étude du Gartner prévoyait que, d'ici à la fin de 2026, 100% des PC achetés par les entreprises seront des PC IA, dotés d'une unité de traitement neuronal (NPU) permettant d'accélérer les traitements liés à cette technologie.