La forte augmentation des dépenses en R&D consenties par les éditeurs de logiciels entre 2010 et 2011 est l'un des points remarquables de la 7e édition du classement Truffle 100 Europe. Près de 5,7 milliards d'euros, soit un budget en augmentation de 28%, ont été investis l'an dernier dans ce domaine par les cent premiers éditeurs européens. Depuis la première édition du Truffle 100 Europe, il y a six ans, cela représente une progression de 71%. Ensemble, les cent sociétés du classement totalisent près de 60 000 emplois en R&D - développeurs et ingénieurs, notamment. Un effectif en augmentation de 7% en un an et de 60% en six ans.
« C'est un exemple assez unique d'une industrie qui réinvestit 86% de ses bénéfices », met en évidence Bernard-Louis Roques, co-fondateur de la société Truffle Capital qui réalise ce classement en partenariat avec IDC et CXP. « C'est très lié au business model du secteur. Il y a sans cesse des changements à réaliser, c'est une course en avant, mais qui est bénéfique car il faut investir », rappelle-t-il. L'augmentation constatée en 2011 sur la R&D s'explique par le retour de la croissance et des profits après la crise de 2008. Quel que soit le contexte, « on investit toujours en R&D dans le secteur du logiciel », souligne Bernard-Louis Roques. « On maintient ces dépenses quand la conjoncture est difficile et on les accroit dès que la situation s'améliore ».
Source : Truffle Capital 2012 (cliquer ici pour agrandir l'image)
« The Digital Agenda for Europe »
Maire Geoghegan, Commissaire européenne pour la recherche et l'innovation, qui commente ce 7e Truffle 100 Europe, indique qu'une récente enquête des entreprises ayant le plus investi en R&D dans l'UE, tous secteurs confondus, prévoit une croissance moyenne annuelle de 4% dans ce domaine d'ici à 2014. A cet exercice, les acteurs de la IT se distinguent nettement, souligne la Commissaire, puisqu'ils prévoient 11% d'augmentation en R&D par an en moyenne. Au passage, elle évoque l'action de la Commission européenne pour doper l'innovation (« The Digital Agenda for Europe ») en oeuvrant pour l'accès au capital risque ou dans le domaine des brevets.
Le 7e Truffle 100 Europe montre aussi une belle hausse du chiffre d'affaires cumulé. En 2011, les revenus issus de l'activité logicielle ont progressé de 20%, à 37,2 milliards d'euros par rapport à 2010 (l'ensemble du chiffre d'affaires cumulé s'élève à 52,9 milliards d'euros). Quant à la profitabilité, elle s'est encore améliorée, progressant de 14% en un an à 6,6 milliards d'euros. Il y a six ans, elle s'établissait à 2,8 milliards d'euros.
Les plus gros sont les plus profitables
Mais encore et toujours, ce sont les plus gros qui tirent les marrons du feu. Au jeu de la profitabilité, le Top 3, constitué de l'Allemand SAP, du Français Dassault Systèmes et du Britannique Sage, a récupéré plus de 4 milliards d'euros en 2011. Le Top 50 totalise 6,37 milliards d'euros de profit, tandis que les 50 suivants se contentent de 300 millions d'euros. Aucun renversement de tendance ne se profile puisque la concentration s'est ravivée : les 5 premiers éditeurs réalisent 53% du CA et 66% des profits. Par ailleurs, ce Top 100 reste très exposé aux marchés financiers avec 61 sociétés cotées qui représentent 84% du chiffre d'affaires.
7e Truffle 100 Europe : +28% sur les dépenses R&D des éditeurs
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Les cent premiers éditeurs de logiciels européens ne représentent tous ensemble que l'équivalent d'un gros éditeur américain. En dépit d'une belle progression de leur chiffre d'affaires (+20% en un an avec 37,2 milliards d'euros générés par le logiciel).
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