Dans deux ans, les trois-quarts des bases de données seront déployées dans le cloud ou y auront été migrés, selon un récent rapport de Gartner sur ce marché avec un Magic Quadrant qui réunit 16 fournisseurs. En 2018, Gartner estimait que les services de base de données dans le cloud représentait 10,4 Md$, soit 23% du marché total des bases de données qui s’élevait à 46,1 Md$. Dans son rapport livré en novembre, il l’évalue maintenant à 17 Md$, soit 31% d’un marché qui atteint 55,4 Md$ et dont la croissance vient principalement du cloud, note les analystes de Gartner (le rapport a été co-réalisé par Adam Ronthal, Merv Adrian, and Donald Feinberg, Rick Greenwald and Henry Cook).
Pour 2023, ils prévoient que les revenus des databases cloud compteront pour la moitié du marché total des bases de données. Du côté des bases on-premises, ce sont les coûts de maintenance, qui leur sont indissociables, qui continueront à rapporter des milliards à leurs éditeurs, tels Oracle, IBM et Microsoft. Dans ce carré magique, Gartner ne sépare par les databases transactionnelles et analytiques puisqu’on y trouve par exemple le datawarehouse cloud Snowflake.
Un peloton de tête regroupe AWS, Microsoft, Google et Oracle
Concernant les fournisseurs de bases de données cloud, Gartner répartit ainsi son tout dernier Magic Quadrant. Dans le carré des leaders, le cabinet en place huit. Un premier groupe de tête réunit AWS, Microsoft, Google et Oracle, suivis d’un 2ème groupe comptant IBM, SAP, Teradata. Alibaba Cloud suit ces deux groupes à distance. AWS a la plus large base installée de clients et le chiffre d’affaires le plus important. Mais sa stratégie de proposer différentes bases pour différents usages impose une charge d’intégration aux clients et AWS est également peu versé dans le multi-cloud.
Microsoft propose de son côté sur son cloud public Azure une large gamme de base de données et sa base de clients est en croissance. Gartner apprécie sa vision sur Synapse Analytics qui combine entrepôt de données et analytique est jugée complète avec des réserves sur le coût de mise en oeuvre. Le cabinet met aussi en avant la base NoSQL Cosmos DB d'Azure. La meilleure vision multicloud est accordée à Google, principalement à cause de son offre BigQuery Omni qui supporte l’exécution de requêtes SQL sur AWS. Les offres cloud d'Oracle sont bien adoptées par les entreprises mais seuls ses produits tournent dans son cloud hormis l'offre Cloudera.
Dans les challengers, le cabinet d’études a placé Redis Labs et Snowflake, tandis qu’il situe dans les visionnaires MarkLogic, InterSystems, Databricks et, plus loin, Cloudera. Il y ajoute deux acteurs de niche, Tencent et Huawei.
Affirmer qu'en 2022 75% des bases de données seront déployées ou migrées dans le cloud fait bien rire, quand on a une bonne connaissance de l'existant. Atteindre 50% serait déjà un exploit incroyable. Autant c'est crédible pour les nouvelles applications, autant c'est complètement irréaliste quand il s'agit de migration. L'existant représente la majeure partie des bases de données. La probabilité de migrer cet existant vers le cloud à courte échéance est vraiment très faible, voir inexistant dans la majorité des cas.
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