En 2020, davantage d'entreprises se dotent de capacités numériques pour augmenter leur efficacité ou contribuer à la croissance du chiffre d'affaires. Mais les transformations numériques de type Big Bang ne progressent pas au même rythme, de même que la proportion de dirigeants qui comprennent ce que cela implique. 66% des DSI déclarent qu'ils transforment leur entreprise, mais si l'on se base sur la description que les répondants donnent de leurs initiatives digitales, ce nombre avoisine plutôt 10%, selon une étude publiée par Gartner en 2018.
Certaines organisations considèrent la migration de systèmes on-premise vers des clouds hybrides comme une preuve de leur transformation numérique. D'autres modernisent leurs systèmes financiers en adoptant des ERP qui incorporent des capacités d'analyse en temps réel. D'autres encore utilisent les technologies numériques pour améliorer l'expérience client. Certaines organisations mènent parfois ces trois démarches de front, mais sans changer ni les produits ni les processus métier existants : il s'agit dans ce cas d'optimisation, pas de transformation, ajoute Gartner. Malgré cela, les investissements dans des technologies de transformation continuent de grimper à un taux de croissance annuelle de 17,5%, et devraient atteindre 7,4 milliers de milliards de dollars US, selon une étude IDC.
Anheuser-Busch InBev
Pour le brasseur Anheuser-Busch (AB) InBev, la transformation s'étend de ses brasseries à ses quatre millions de partenaires distributeurs - ainsi qu'à toutes les étapes situées entre les deux. AB InBev a créé B2B, une application mobile que les magasins d'alcool et les chaînes de distributions utilisent pour passer leurs commandes, raconte Tassilo Festetics, vice-président des solutions globales chez AB InBev. Un algorithme dans l'application suggère des modèles de commandes, ce qui permet aux équipes de vente d'AB InBev de consacrer davantage de temps à présenter les nouveaux produits et marques avec les propriétaires des établissements. « Cela créée une relation très différente entre les commerciaux et les propriétaires de magasins », souligne Tassilo Festetics.
AB InBev a également créé le Beer Garage, un laboratoire d'innovation basé dans la Silicon Valley, dans lequel des acteurs technologiques travaillent en partenariat avec l'entreprise pour créer de meilleures expériences pour les consommateurs et les distributeurs grâce entre autres à l'intelligence artificielle (IA), le machine learning (ML) et l'Internet des objets (IoT). Le brasseur exploite par exemple l'IoT pour créer des « brasseries connectées », capables de contrôler la quantité, la qualité, la température et d'autres caractéristiques pour chaque lot de bière. L'entreprise explore également l'usage de logiciels de veille pour les réseaux sociaux et autres canaux, afin d'apprendre comment les consommateurs perçoivent la marque. Selon Tassilo Festetics, le but est de garder l'œil sur le sentiment des consommateurs et de créer des contenus pertinents pour ces derniers.
L'enjeu reste bien sûr de rester centrés sur le service offert aux consommateurs et aux partenaires distributeurs, plutôt que de se laisser embarquer par les derniers outils technologiques à la mode, insiste Tassilo Festetics. Il s'agit de transformer l'entreprise en utilisant la technologie, « pas d'adopter de la technologie pour la technologie », ajoute-t-il.
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