Même en interne, certaines décisions de Google peuvent être mal reçues. Début mars, on avait appris que le géant de l’informatique avait noué un partenariat avec le ministère de la Défense américain pour lui donner accès à certaines de ses technologies et algorithmes. Ce qui n’a pas été très bien reçu par une partie des employés de la multinationale. Depuis, le vent de la protestation s'est bien levé avec le 4 avril, 3 100 salariés de Google ont signé ainsi une lettre réclamant que l’entreprise arrête purement et simplement cette collaboration.
Le Pentagone expliquait un an plutôt avoir lancé un programme pour intégrer les technologies d’intelligence artificielle, du big data et du deep learning afin « de rendre l’énorme quantité de données accessibles à la Défense rapidement intelligible. » En 2017, selon le Wall Street Journal, le Pentagone aurait investi plus de 7 milliards de dollars rien que sur des projets d’intelligence artificielle.
« Google ne devrait pas s’impliquer dans le business de la guerre »
Au sein de ce programme, nommé Project Maven, Google doit fournir un accès à son logiciel d’apprentissage automatique TensorFlow. Ceci pour être utilisé par le Pentagone pour analyser des images de drones. Appliqué à ces photographies ou vidéos, cet outil serait capable d’identifier des lieux, véhicules ou personnes. « Proposer cette technologie pour assister le gouvernement américain dans sa surveillance militaire – et des conséquences potentiellement mortelles – n’est pas acceptable » peut-on lire dans la lettre des employés de Google.
Le groupe assurait que ses technologies ne seront pas destinées un usage offensif. « Nous continuons d'élaborer des politiques et des mesures de sauvegarde concernant le développement et l'utilisation de nos technologies d'apprentissage automatique » indiquait un porte-parole de la multinationale. Cependant, les salariés estiment que cet accord « nuira irrémédiablement à la marque Google » et que l’entreprise « ne devrait pas s’impliquer dans le business de la guerre. » Et de demander d’annuler sa participation au Project Maven immédiatement, et de « rédiger, publier et appliquer une politique claire indiquant que ni Google ni ses contractuels ne construiront jamais la technologie de guerre ». Don’t be evil en somme.
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