Pour concurrencer les principaux clouds publics d'origine américaine, IBM, HP, Microsoft, Amazon Web Services ou Rackspace et surtout échapper au fameux Patriot Act US, la France aura son cloud public national : un projet baptisé Andromède et lancé en 2009 par François Fillon. Le 18 janvier 2010, le premier ministre déclarait : « Mon souhait est que ce nouveau type d'infrastructure de service fasse l'objet d'un partenariat public-privé grâce aux fonds du programme pour les investissements d'avenir. Il faut absolument que nous soyons capables de développer une alternative française et européenne dans ce domaine, qui connaît un développement exponentiel [...] Force est de constater que les Nord-Américains dominent ce marché, qui constitue pourtant un enjeu absolument majeur pour la compétitivité de nos économies, pour le développement durable et même, j'ose le dire, pour la souveraineté de nos pays »
En partie financé par le grand emprunt, ce cloud souverain a été relancé en aout dernier avec la signature d'un protocole d'accord entre la Caisse des Dépôts, et ses partenaires privés France Telecom/Orange, Thalès et Dassault Systèmes alors que Capgemini a préféré se retirer du projet. La Caisse des Dépôts investira 135 millions d'euros, France Telecom et Thales apporteront 60 millions chacun et Dassault Systèmes 30 millions, rapporte le quotidien Les Échos.
Un cloud souverain pour réduire les coûts des SI de l'Etat ?
Pour réduire les coûts de fonctionnement de ses systèmes d'informations - la principale mission de Jérôme Filippini, le directeur interministériel des systèmes d'information et de communication - l'État est bien obligé de mettre en place les recettes qui fleurissent dans le privé. Mais pour garantir la sécurité et la confidentialité des données, le gouvernement a décidé de confier ces infrastructures stratégiques à 3 groupes bien français. Nulle dimension européenne dans ce projet, alors que la standardisation des infrastructures cloud au niveau continental est le seul moyen de proposer des plates-formes aussi compétitives que celles d'Amazon ou de Microsoft. Si le projet Andromède n'est qu'un nouvel avatar du génie français qui consiste à faire plus cher et moins interopérable, les objectifs de réduction des coûts vont passer à la trappe au profit du discours habituel sur l'excellence française.
Selon Les Échos, « Orange fournira les infrastructures en colocation à Andromède et l'ensemble de la connectivité nécessaire aux clients d'Andromède ». La partie sécurité sera assurée par Thalès, une de ses spécialités. On ne sait pas encore quelle sera la contribution technologique de Dassault Systèmes, pas vraiment un poids lourd du cloud computing. « Ca avance dans le bon sens, mais on ne peut ne rien dire de plus pour l'instant», nous a simplement confié un porte-parole de Dassault Systèmes.
Enfin selon une source syndicale, le projet Andromède concernera tout d'abord « le domaine de l'e-santé, des données personnelles, mais aussi d'accueillir les données de type e-gouvernement ».
285 millions d'euros pour Andromède, le cloud souverain français
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En regroupant trois des acteurs de l'industrie numérique en France, le gouvernement entend préserver la sécurité et la confidentialité de ses données avec Andromède, son projet de cloud souverain.
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2 Commentaires
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Je suis peut-être long à rédiger, mais l'auto-raffraîchissement imbécile de cette page a effacer le texte en-cours de rédaction.
Signaler un abusAndromède Andromède quel drôle de nom pour un cloud, pourquoi pas Maginot ou honeywell-bull...
Signaler un abusAvec un nom pareil ça devrait réussir à persée.
Le nuage de Tchernobyl avait contourné nos frontières, celui là ne devrait pas en sortir; l'exception française serait elle météorologique ?
En tout cas le partenariat public-privé ça c'est une affaire qui marche; le public finance une part et paye l'utilisation, ce qui permet aux partenaires "privés" (on se demande de quoi) de récupérer rapidement leurs billes tout en restant propriétaires de la boutique...