Chaque trimestre, l’association française des correspondants à la protection des données personnelles (AFCDP) interroge ses membres pour mesurer l’évolution de la conformité dans les entreprises et administrations. De même, la perception des délégués à la protection des données (DPO) est évaluée sur des sujets techniques et d’actualité. Dans le cadre de son 14e baromètre, l'organisme a mené une enquête en ligne au cours du mois de janvier 2025 à laquelle 282 DPO ont répondu. Interrogés sur ce que leur réserve l’avenir en termes d’enjeux, 43 % estiment que 2025 sera une année difficile. De leur côté, 34 % considèrent que l’année sera particulière.
Pour 18 % des répondants, la période qui s'annonce sera classique, tandis que 5 % indiquent ne pas savoir à quoi s’attendre. « Les réponses témoignent d’une perception majoritairement prudente, voire inquiète, de l’année à venir de la part des DPO, soulignant une forte attente vis-à-vis des évolutions à venir. Elles confirment le rôle central des professionnels de la protection des données en 2025, nécessitant anticipation, adaptation et montée en compétences face à un environnement toujours plus exigeant », souligne Paul-Olivier Gibert, président de l’AFCDP dans un communiqué.
Sentiments des DPO interrogés en janviersur les enjeux de 2025. (Source: AFCDP)
Plus de confiance dans la protection des données
Les résultats de ce baromètre indiquent également qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que les données de leurs entités soient bien protégées. En effet, même si 42 % des organisations se sentent confiantes dans leur stratégie de protection des données - ce qui est stable par rapport aux 41 % fin décembre- plus de la moitié (56 %) exprime des doutes ou des difficultés. À cela s’ajoutent 23 % des répondants se disant peu confiants en la matière (vs 19 % fin 2024), signe que le contexte réglementaire changeant crée de l’instabilité dans leur stratégie. Pour autant, même si des défis subsistent, l’AFCDP note que globalement, l’évolution des résultats depuis le début de ce baromètre traduit une dynamique positive en matière de confiance, notamment depuis la 8e édition en mai 2023.
Degré de confiance des DPO en matière de protection des données. (Source: AFCDP)
Montée des sollicitations d'exercice des droits
L’évolution des demandes d’exercice de droits (accès, rectification, effacement, etc.) semble suivre une tendance marquée par une hausse notable. Ainsi, 48 % des répondants constatent une augmentation de ces demandes, signe d’une prise de conscience grandissante dans les droits en matière de protection des données. En parallèle, 38 % des répondants estiment plutôt que ces demandes stagnent, preuve d’une certaine stabilisation après la forte hausse observée dans les années suivant la mise en application du RGPD. À l’inverse, une faible proportion soit 6 % des DPO note une diminution de ces sollicitations, un chiffre relativement marginal.
Le ressenti des DPO face aux demandes d'exercices des droits. (Source: AFCDP)
Face à ces éléments, Paul-Olivier Gibert livre : « ces résultats nous confirment que la gestion des demandes d’exercice de droits demeure un enjeu clé pour les organisations, nécessitant des processus efficaces et une vigilance accrue afin de répondre aux attentes des citoyens et aux exigences réglementaires. Au global, ils témoignent de l’enjeu stratégique pour les entreprises et les administrations en matière de protection des données privées, notamment dans un contexte de réglementations strictes en Europe, comme le RGPD ou celles telles que l’IA Act ou NIS2, entrées en vigueur depuis peu.
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