En France, l’IA générative apparaît comme une technologie déterminante pour les jeunes diplômés entrant sur le marché de l’emploi. C’est l’une des tendances qui se dégage du baromètre Talents 2024 OpinionWay réalisée pour le compte de Skema Business Shool et du groupe de conseil IT EY. Dans ce cadre, un millier d’étudiants de l'enseignement supérieur, en écoles d'ingénieurs ou de commerce ont été sondés entre octobre et novembre 2023. Selon les résultats 59% se disent intéressés par un poste nécessitant de savoir utiliser les outils de la GenAI. Face à l’essor fulgurant de ces plateformes, 64 % pensent même qu’ils devront utiliser ces dernières en tout début de carrière. Convaincus par l’apport de l’automatisation, 83% des étudiants voient également ces outils comme une opportunité pour les entreprises.
L’intérêt des futurs diplômés pour ces assistants numériques se manifeste de différentes manières : d’abord pour réaliser des tâches répétitives (88 %), et ainsi gagner en efficacité (87 %). Parmi les autres motivations, figurent l’analyse des données massives (84 %), l’aide au développement de solutions (82 %) et, pour plus d’un étudiant sur deux, la possibilité d’être « plus créatif ». Seulement, ce n’est pas sans condition. Un tiers de ces profils estime ne pas avoir encore les capacités nécessaires pour se servir dûment de l’IA. Un vrai besoin de formation se fait sentir. Et celle-ci doit venir d’abord de l’école (76 %), et pas uniquement de son employeur (65 %) ou de soi-même (64 %).
De fortes attentes sur l'accompagnement
L’étude relève aussi des craintes sur l’utilisation des IA génératives en milieu personnel ou professionnel. Pour 4 étudiants sur cinq, elles posent des questions déontologiques sur l’utilisation des données personnelles et sont susceptibles de renforcer des stéréotypes ou des inégalités existantes (51 %). Amine Ezzerouali, professeur de management des organisations à Skema souligne la nécessité d'un accompagnement adapté pour faciliter l'intégration professionnelle dans un monde où la GenAI prend une place prépondérante. Pour l’enseignant, « les attentes en termes de formation à ces solutions sont élevées car les jeunes talents semblent associer sa maitrise à l’amélioration de leur performance au travail ».
Les résultats d’une étude publiée par la Harvard Business School semblent leur donner raison : en effet, l’utilisation de ChatGPT-4 par des consultants pour la réalisation de diverses tâches a significativement amélioré leur productivité. Ils ont complété en moyenne 12 % de tâches de plus que les consultants qui n’ont pas utilisé l’assistant conçu par OpenAI, ont gagné 25 % en rapidité et fourni un travail qualitatif 40 % meilleur. « Encore faut-il savoir quand s’en servir et comment s’en servir d’où l’importance de la formation et de l’accompagnement des jeunes sur ces sujets », tempère Amine Ezzerouali en conclusion.
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