La technologie blockchain fait l’objet de multiples expérimentations ces derniers temps. Que ce soit dans l’industrie pharmaceutique ou pour suivre une cargaison de bout en bout de la chaine d’approvisionnement, l’utilisation des registres distribués va devenir la norme dans les prochaines années. C’est ce qu’estime Souleïma Baddi, CEO de Komgo, entreprise lancée le 21 août dernier par un conglomérat de 15 grands groupes internationaux. Banques, sociétés de négoce de matières premières, d’inspection des biens échangés ou pétrolier, les entreprises fondatrices sont les suivantes : ABN AMRO, BNP Paribas, Citi, groupe Crédit Agricole, Gunvor, ING, Koch Supply & Trading, Macquarie, Mercuria, MUFG Bank, Natixis, Rabobank, Shell, SGS et Société Générale.
Le rôle de Komgo SA est de digitaliser le financement du commerce de matières premières au moyen d'une plateforme utilisant la technologie blockchain. Au départ la Société générale, ING et Mercuria ont réalisé une première plateforme prototype fin 2016 pour démontrer l’utilité de ce genre de processus. Une deuxième proof of concept a été réalisé en début d’année avec Louis Dreyfus Company pour réaliser cette fois-ci une livraison de graines de soja depuis les Etats-Unis jusqu’en Chine. “On a réussi à traiter la transaction cinq fois plus vite qu’elle l’aurait été habituellement.” indique Souleïma Baddi.
Faire de blockchain un standard dans l’industrie
C’est pourquoi les 15 partenaires ont décidé de mettre en production ces solutions au sein d’une société anonyme enregistrée au registre du commerce de Genève : Komgo, que Souleïma Baddi, issue de la Société générale, dirige désormais. “La blockchain est une technologie qui ne fonctionne que si elle est adoptée comme un standard dans l’industrie, d’où le nombre et l’importance de nos actionnaires” souligne la dirigeante de Komgo. L’équipe qui la compose est la même que lors des deux Poc. Les six personnes salariées vont s’occuper de la commercialisation de la plateforme et apportent également la connaissance produits particulière au négoce. Pour le développement de la plateforme, la société s’appuie sur l’éditeur blockchain Consensys, fondé par l’un des créateurs d’Ethereum.
D’ici la fin de l’année, Komgo et Consensys lanceront donc leur plateforme blockchain visant à optimiser le déroulement des transactions – de la signature des contrats de vente et d’achat au financement – de matières premières ainsi que deux produits. Le premier servira à harmoniser et à faciliter la vérification de l’identité des clients sans devoir passer par une base de données centrale et avec une efficacité accrue : l’échange de documents aura lieu de manière cryptée sur la blockchain uniquement entre utilisateurs autorisés. Le deuxième produit sera une lettre de crédit numérique qui pourra être émise à partir des données reçues d’autres plateformes ou d’utilisateurs directs.
Les 15 actionnaires pourront tester les solutions de Komgo en amont et les valider. Des tests seront aussi réalisés chez d’autres entreprises non actionnaires indique Souleïma Baddi. Mais celles-ci seront ouvertes à tout type d’industrie en fin d’année. Pour soutenir le lancement de la plateforme, l’entreprise est donc en phase de recrutement. Des profils issus de l’industrie des matières premières (commerciaux, opérateurs, etc.) sont principalement recherchés.
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