Pour la première fois, Microsoft a dévoilé hier lors de l’Open Project Compute Summit qui se tient à Santa Clara, Californie, un système d'exploitation Windows Server tournant sur un serveur ARM. Le serveur embarque la puce ARM Centriq 2400 de Qualcomm conçue pour les serveurs cloud. Pour l’instant, le hardware basé sur ARM sur lequel tourne Windows Server sera réservé à un usage interne chez Microsoft et l’on ne sait pas à quel moment cette version de Windows Server sera disponible pour les serveurs ARM. Porter Windows Server sur ARM n’est pas une mince affaire. En 2011, Microsoft avait déclaré qu'elle n'avait aucun intérêt à faire tourner son système d'exploitation Windows Server sur les serveurs ARM. Depuis, des rumeurs persistantes faisaient état d’un portage de Windows Server 2016 sur ARM. Mais c'est la première fois que l'OS a été montré sur ce matériel.
Comme pour les PC, les versions actuelles de Windows Server ne s'exécutent que sur des systèmes tournant avec des puces x86 d'Intel ou d'AMD. Mais Microsoft a manifesté un certain intérêt pour l’architecture ARM, en équipant d’abord des ordinateurs portables avec une puce ARM. Aujourd’hui, il semble que ce soit le tour des serveurs. Et les systèmes d’exploitation Windows 10 IoT Core et Windows 10 Mobile tournent déjà sur des puces ARM. Il a fallu plusieurs années à Microsoft et à Qualcomm pour faire exécuter Windows Server par une puce ARM Centriq 2400. « Nous poursuivrons cette collaboration pour préparer les futures générations de hardware et de logiciels pour serveurs », ont déclaré les deux entreprises. « Le portage de Windows Server sur ARM va permettre à des serveurs équipés des puces Centriq 2400 de Qualcomm de prendre en charge des services cloud de nouvelle génération », ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué. Intel, qui capte plus de 90% du marché des puces serveurs devrait certainement réagir à cette annonce qui signifie clairement que Microsoft est prêt à considérer une architecture alternative pour faire tourner Windows Server.
48 coeurs processeurs intégrés dans un châssis serveur 1U
Qualcomm a développé un hardware spécial basé sur son processeur Centriq 2400 pour exécuter l’OS serveur de Microsoft. Le serveur Centriq Open Compute Motherboard compte 48 cœurs processeurs et s'intègre dans un châssis serveur 1U. Il possède plusieurs interfaces I/O et plusieurs interfaces réseaux et prend en charge les protocoles de stockage les plus récents. Le serveur est basé sur une nouvelle version de Project Olympus, un design open source de serveur cloud développé par Microsoft en collaboration avec l’Open Compute Project (OCP). Testés depuis plus de cinq ans, les serveurs ARM n’ont pas attiré les foules. Principalement dérivées d’un design de puce pour smartphone, les puces serveurs ARM consomment moins d’énergie que leurs équivalents x86, et elles pourraient permettre de réduire la facture d'électricité des datacenters. Il existe bien des serveurs ARM tournant sous Linux, mais leur écosystème applicatif est limité.
Le design de la puce Centriq de Qualcomm est plus évolué et offre un degré élevé d'intégration des protocoles I/O et des protocoles réseaux, ravivant l'intérêt pour les serveurs ARM. Le fabricant de puces travaille avec de nombreux partenaires pour pousser à l’adoption de la technologie. Alors que Qualcomm franchit un pas de plus dans l’industrie du serveur, le nombre de fabricants de puces ARM concurrents s’est réduit à la portion congrue, et les puces serveur de certains de ces fabricants sont principalement utilisées comme processeurs de réseau ou de stockage.
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