Passionné de datamining et fondateur de Lokad, un éditeur d'une solution de prévision des ventes, Joannès Vermorel enseigne également l'ingénierie logicielle et les applications distribuées, rue d'Ulm. Son cours, qui présente les concepts fondamentaux du génie logiciel en s'appuyant sur Azure, la solution cloud de Microsoft, est associé à un projet de développement logiciel. Pour l'enseignant, le cloud est plus simple à enseigner et plus facile à mettre en application que le grid. « Le cloud fournit un niveau de standardisation supérieur et des services beaucoup plus packagés que ce que l'on pourrait trouver du côté du grid », assure t-il. Comme mes élèves doivent pouvoir démarrer très rapidement, cela fait une grosse différence. » Le cours de Joannès Vermorel réunit un petit groupe d'étudiants. Ils sont seulement une douzaine à suivre le cursus qui se compose d'un cours magistral complété par un bilan collectif sur l'avancement du projet. Mais la tâche ne paraît pas simple, dans la mesure où ses élèves ne disposent généralement que d'un bagage théorique. « Après trois années d'études post-bac, les jeunes qui sont inscrits en première année à l'ENS ne possèdent quasiment pas de connaissances en logiciels », déplore le professeur. L'une des difficultés majeures consiste donc à relever leur niveau en 50 heures de cours seulement, étalées sur 16 semaines ».
S'éloigner du contenu théorique propre aux sciences dures
Autre challenge : faire en sorte que les élèves acceptent d'apprendre autre chose que des théorèmes. « Cet élément est difficile à appréhender dans les formations aux sciences dures, souligne le professeur. Les jeunes qui étudient cette discipline ont tendance à s'enliser dans des problématiques trop éloignées du monde réel. Or ,l'approche pédagogique doit être différente s'agissant des sciences dites molles. Cette spécialité nécessite de réorienter une pensée plutôt que de posséder des connaissances dures ». Mais il ne s'agit pas non plus de dispenser un cours centré sur la version unique d'un produit qui pourrait être rapidement obsolète. D'après l'enseignant, il faut au contraire chercher à se projeter dans l'avenir en planchant sur un projet qui sera valide après les cinq années requises par le cursus école d'ingénieur.
Un projet de cloud visible sur le Net
L'un des autres défis relevés par le professeur consiste également à éviter que ses élèves soient pétrifiés d'ennui. « Pour capter l'attention des jeunes, il faut éviter de céder à la tentation d'utiliser sa thèse dans un cadre pédagogique, recommande Joannès Vermorel. C'est une règle simple que certains enseignants chercheurs ont parfois tendance à oublier et qui peuvent contribuer à assommer un auditoire. Ces derniers doivent au contraire veiller à ce qu'il n'existe pas de décalage avec les produits existants, pour être en phase avec la frange innovante du secteur de l'industrie. « Il existe pléthore de solutions de cloud sur le marché, poursuit le professeur. Encore faut-il savoir utiliser le bon outil au bon moment ». Enfin, pour susciter la motivation chez ses élèves, Joannès Vermorel utilise d'autres recettes : il a opté pour un projet visible sur le web. Ses élèves peuvent choisir le nom du projet, déposer leur nom de domaine et être en contact avec la communauté des développeurs.
Illustration : Crédit photo : École normale supérieure de Paris
TechDays 2011 : L'ENS revient sur deux années d'enseignement du cloud
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Joannès Vermorel, professeur à l'École normale supérieure de Paris, a profité des Microsoft TechDays pour livrer sa vision de l'enseignement de l'informatique en France et plus particulièrement du cloud computing et des applications distribuées.
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