Trente années se sont écoulées depuis que Jean-Michel Aulas, lui-même trentenaire, a fondé Cegid, en 1983 à Lyon, pour développer des logiciels destinés aux experts comptables. Les ordinateurs personnels prenaient alors le pas sur l'informatique centralisée, virage qui donna à la société naissante son nom de « Compagnie européenne de gestion par l'informatique décentralisée ». Hier, dans ses locaux du quartier de Vaise, l'éditeur célébrait cet anniversaire en présence de Gérard Collomb, maire de Lyon, de différentes personnalités et de nombreux clients et partenaires. Cegid avait déroulé tapis bleus à ses couleurs pour accueillir ses invités au seuil de l'immeuble de verre où il a installé son siège social, sur les rives de la Saône.
Jean-Michel Aulas, qui préside toujours aux destinées de Cegid, et Patrick Bertrand, directeur général du groupe, sont revenus sur les grandes étapes qui ont jalonné le parcours de l'éditeur, dont l'introduction en bourse, dès 1986, l'extension de l'offre de gestion à des secteurs ciblés - distribution, manufacturing, hôtellerie, secteur public-, puis l'ERP, le départ de l'aventure SaaS avec le rachat de CCMX, l'entrée de Groupama au capital en 2007, les partenariats stratégiques avec Microsoft ou, plus récemment, IBM sur l'hébergement des offres en cloud privé avec l'essor du SaaS (voir encadré), et la poursuite du développement à l'international (Chine, Canada, Brésil, Russie, Dubaï...).
Jean-Michel Aulas, président de Cegid, hier à Lyon à l'occasion des 30 ans de la société.
Patrick Bertrand, directeur général de Cegid, a rappelé que la société avait fait le choix d'orienter ses logiciels sur certains domaines (comptabilité/finance, fiscalité, paie, ressources humaines) et sur certains secteurs d'activité (experts-comptables, distribution, industries de fabrication, hôtellerie, secteur public) - (Crédit photos : LMI)
Trente ans après sa création, Cegid rassemble 2 100 collaborateurs, réalise 258 millions d'euros de chiffre d'affaires et compte 100 000 sites clients, parmi lesquels 95 000 TPE/PME et 5 000 grandes entreprises. Et si la crise économique a ralenti la croissance en 2012, Jean-Michel Aulas attire l'attention sur l'excédent brut d'exploitation de sa société qui pèse 24% du chiffre d'affaires. L'année 2013 a bien démarré, avec une marge brute en hausse de 2 points, et du côté de l'offre, un credo en trois axes, la mobilité, la business intelligence et le cloud, que l'éditeur lyonnais réunit sous le terme Mobiclo. Le groupe, dont les équipes de R&D sont basées en région lyonnaise, maintient ses dépenses en développement (33 millions d'euros en 2012).
Donner l'impulsion à 10 à 20 start-up sur 5 ans
Cette orientation stratégique, Cegid a décidé de la décliner dans le cadre d'une fondation pour l'entreprenariat qui sera doté de 1 à 2 millions d'euros de fonds propres sur cinq ans, afin de permettre l'amorçage de start-up du numérique dans la région Rhône-Alpes. L'objectif est de consacrer de 100 à 200 000 euros par projet ce qui, suivant la dotation attribuée, permettra de faire démarrer de 10 à 20 entreprises qui auront été sélectionnées en lien avec la stratégie de Cegid, et donc en priorité dans le domaine des technologies cloud, des développements sur terminaux mobiles et de la BI. Jean-Michel Aulas souhaite également trouver des leviers d'accompagnement complémentaires auprès de fonds régionaux, de banques et de partenaires. Le président de Cegid veut aussi donner à ses salariés la possibilité de parrainer certaines de ces start-up et c'est à ses équipes que reviendra de choisir le nom de la fondation. Cette initiative s'inscrit dans un périmètre régional qui, par le nombre des sociétés de logiciels et services IT qu'il réunit, se situe déjà au deuxième rang de l'Hexagone sur ce secteur avec 15 000 salariés.
Cegid, qui figure parmi les cinq premiers éditeurs français, constitue déjà l'une de ces entreprises de taille intermédiaire que tous les acteurs de la vie économique française appellent de leurs voeux. Pour passer à la taille supérieure et prendre véritablement de l'ampleur à l'international, il lui faudra sans doute emprunter la voie de la croissance externe. Hier, lors d'un point presse, Jean-Michel Aulas l'a reconnu et précisé qu'une opération avait été étudiée l'an dernier, sans suite.
Le siège social de Cegid, hier soir, où plus de 700 personnes ont été accueillies. (LMI)
Pour les 30 ans de Cegid, Jean-Michel Aulas se tourne vers les start-up
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Cegid, qui fêtait hier ses trente années d'existence, a annoncé la création d'une fondation pour l'entreprenariat qui sera doté de 1 à 2 millions d'euros. Elle servira à l'amorçage de start-up du numérique dans le prolongement de la stratégie de l'éditeur de logiciels de gestion, orientée sur la mobilité, la BI et le cloud.
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J'ai travaillé pour un petit distributeur CEGID pendant deux ans il y a quelques temps. Cegid repose beaucoup sur les petits distributeurs. Petite structure = petites prestations offertes. C'est malheureux à dire mais les investissements en ressources humaines, formation et support ne sont pas prioritaires pour ces TPE: la priorité se focalise sur le développement de l'activité et pas sa perinnisation. Je comprends cela, sans l'approuver. Je suppose que les revenus d'un distributeur reposent surtout sur la vente initiale du produit, plus que sur des services "accessoires" de (vraie) qualité qui pourraient être vendus en sus tel que le service après vente. J'avoue être curieux quant à la façon dont ils vont vraiment s'ouvrir à l'international: les clients dans les pays à l'extérieur d'Europe sont très sensibles à la qualité du support clientèle au delà de la première vente. Cela va forcer une entreprise française de taille moyenne (petite au regard des standards internationaux en Consulting) à changer ses politiques, son approche, ses stratégies. Une vraie (bonne) révolution !
Signaler un abusNous avons été client CEGID 8 mois, 8 mois de galére, 8 mois d'irritation avec la hotline, 8 mois où du commercial jusqu'au directeur commercial nous avons été pris pour des idiots en nous faisant balader de droite et de gauche, 8 mois de chantier pour gestion commercial et notre comptabilité. Cette boîte est tout sauf sérieuse
Signaler un abusC'est dommage que ces millions d'euros ne soit pas profitables aux salariés de Cegid et destiné à sauvegarder les emplois du site d'Ampuis...
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