Le stock d'adresses IPv4 en Amérique du Nord a atteint son niveau le plus bas. Mercredi, pour la première fois, l'un des principaux organismes chargé de gérer les noms de domaine (American Registry for Internet Numbers ou ARIN) a prévenu que les demandeurs d'adresses IPv4 doivent maintenant attendre. Car l'ARIN n'a simplement plus de nombre suffisants de blocs d'adresses pour satisfaire la demande.
Ce jour était redouté depuis un moment. Il s'agit d'un pas de plus vers un épuisement total des adresses IPv4, un type d'adressage que de nombreux terminaux connectés au web utilisent toujours. A lui seul, IPv4 compte 4,3 milliards d'adresses soit la quasi totalité du stock dont dispose l'ARIN. D'après ses calculs, il ne resterait plus que 150 000 adresses en réserve. D'autres adresses peuvent toutefois être de nouveau disponibles, par exemple lorsqu'un détenteur stoppe son activité ou ne règle pas le coût lié à sa détention. Quelques autres distributions d'adresses en provenance d'un pool global détenu par l'ARIN devraient avoir lieu prochainement sans savoir exactement combien il y en aura.
A peine plus de 500 blocs d'adresses IPv4 disponibles
En attendant, les demandes pour obtenir des adresses IPv4 sont en progression selon l'ARIN. Afin d'éviter qu'un gros utilisateur ne prenne tout ce qui reste et revende des adresses au prix fort, l'organisation prévoit de ne fournir qu'un bloc de 512 adresses à la fois. Une disette qui peut cependant s'avérer problématique pour les grands groupes pourvoyeurs d'adresses IP. Aujourd'hui, l'ARIN reçoit 400 requêtes par mois et posséde un peu plus de 500 blocs d'adresses sous le coude et devraient donc être à sec d'ici un mois environ a fait savoir John Curran, président et CEO de l'ARIN.
Le système de liste d'attente des adresses IPv4 a été mis en place depuis plus de 4 ans, sachant que l'ARIN craignait depuis un moment la rupture de stock. Pour faire face à cette pénurie, la seule solution est IPv6 a insisté l'ARIN, un protocole qui autorise un nombre quasi infini d'adresses (2 puissance 128). Plusieurs grands noms de l'Internet recourent d'ailleurs déjà à IPv6 (ATT, T-Mobile, Free, Google, Facebook, LinkedIn, Yahoo, Akamai...), mais certains départements IT ont repoussé cette transition parce qu'elle peut demander du temps, être chère et difficile dans certains cas à justifier.
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