La France et l'Europe fourbissent leurs armes pour devenir des acteurs de poids sur la scène des supercalculateurs. A l'occasion des journées Ter@tec sur le calcul haute performance, au Génocentre d'Evry, Valérie Pécresse, la ministre de la Recherche, a ainsi annoncé l'acquisition d'un cluster destiné au Cines, le Centre informatique national de l'enseignement supérieur, à Montpellier. D'une puissance de 147 teraflops - soit 147 000 milliards d'opérations en virgule flottante par seconde - le supercalculateur a coûté 9 M€ à l'Etat et devrait, selon la ministre, porter à 470 Tflop la capacité de calcul de la recherche académique. Une puissance atteinte notamment grâce aux améliorations apportées aux clusters installés au sein du CEA, du CCRT (Centre de calcul recherche technologie), de l'Idris (Institut du développement et des ressources en informatique scientifique) et du CNRS. Avec ses 147 Tflop, le supercalculateur du Cines se classe en 3e position du classement Top 500, qui recense les machines les plus puissantes du monde. Sur la première marche du podium, l'indéboulonnable Blue Gene d'IBM trône depuis 2004 et affiche une capacité de 478 Tflop. Ce chiffre risque cependant d'être prochainement balayé, après que Roadrunner aura pris son service. Lui aussi mis au point par IBM, ce cluster devrait être le premier de l'histoire à franchir le cap du petaflop. Une capacité impressionnante qui doit constituer, selon Valérie Pécresse, la prochaine étape à atteindre pour la France. Ou plutôt pour l'Europe, car un Etat isolé n'y parviendra pas. Une coopération internationale indispensable C'est pourquoi, 14 pays européens, dont la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne et le Royaume-Uni, mettent en commun leurs efforts à travers le programme Prace (Partnership for advanced computing in Europe). Leur but : créer trois à cinq supercalculateurs d'une capacité minimum d'un petaflop en Europe. Doté par Bruxelles d'une enveloppe de 40 M€, Prace devra trouver d'importantes sources de financement pour atteindre ses fins. Les coûts de fonctionnement d'une installation petaflopique s'élèvent en effet entre 100 M€ et 200 M€ par an, selon Achim Bachem, du centre de recherche allemand de Jülich. Et il faut compter sur environ deux fois cette somme pour la construction. Le jeu en vaut la chandelle, si l'on s'en tient aux propos de Viviane Reding, la Commissaire à la Société de l'information, selon laquelle « les supercalculateurs sont les cathédrale de la science moderne, des outils essentiels pour repousser les frontières de la recherche au service de la prospérité et de la croissance européennes ».
Paris offre un supercalculateur de 147 Tflop au Cines
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