La Commission Européenne a communiqué hier, lundi 9 novembre, une première évaluation de ses objections concernant le rachat de Sun par Oracle. Dans un échange avec la SEC (Securities and exchange commission), l'autorité américaine de contrôle des marchés, Sun explique que cette évaluation préliminaire de Bruxelles se focalise sur le marché des bases de données évoquant les effets négatifs sur la concurrence qu'induirait un rapprochement de la base Open Source MySQL et de la base d'entreprise d'Oracle. Ce document ne constitue qu'une étape dans l'enquête conduite actuellement par Bruxelles et il ne préjuge en rien de la décision finale de la Commission. Oracle n'a pas tardé à réagir Les destinataires de cette « communication des griefs » étant invités à fournir leurs arguments, Oracle n'a pas tardé à réagir. L'éditeur californien n'hésite pas à affirmer que cette communication révèle une méconnaissance profonde, à la fois de la concurrence existant sur le marché des bases de données et de la dynamique Open Source. Pour Oracle, les familiers du monde Open Source savent bien que MySQL ne peut être contrôlé par personne. C'est l'essence même de l'Open Source, va jusqu'à rappeler l'éditeur. Et d'expliquer que le marché des bases de données est extrêmement compétitif avec « au moins huit acteurs forts, parmi lesquels IBM, Microsoft, Sybase et trois éditeurs Open Source distincts ». Oracle et MySQL sont deux produits très différents, poursuit-il en avançant qu'il ne voit pas sur quelle base légale l'Europe pourrait s'opposer au rapprochement de deux acteurs parmi huit concurrents vendant des produits différents. « Des fusions de cette nature s'opèrent régulièrement » depuis des décennies sans opposition des régulateurs pas plus aux Etats-Unis qu'en Europe », note l'éditeur. Il rappelle au passage que le ministère américain de la justice a autorisé le 20 août dernier le rapprochement d'Oracle et de Sun. Le DOJ espère une issue favorable pour les consommateurs européens Hier, le ministère américain de la justice (Department of justice, DOJ) est lui-même revenu sur le sujet, expliquant notamment qu'il avait décidé d'approuver le rachat de Sun parce qu'il y avait une importante communauté de développeurs Open Source, disposant de l'expertise pour maintenir et faire évoluer les logiciels Open Source de Sun. « Il apparaît que la Commission Européenne a un point de vue différent », reconnaît le DOJ, qui reste confiant dans la capacité des acteurs en présence à trouver rapidement un terrain d'entente avec Bruxelles, qui profite aux consommateurs européens. Le PDG d'Oracle, Larry Ellison, a précédemment expliqué que Sun perdait 100 M$ par mois pendant cette période transitoire. Vendredi dernier, la société dirigée par Jonathan Schwartz a communiqué ses résultats financiers pour le troisième trimestre (clos le 27 septembre). Son chiffre d'affaires a baissé de 25%, à 2,24 Md$, par rapport au troisième trimestre 2008. Ses pertes, en revanche, se sont réduites à 120 M$ contre 1,68 Md$ sur la même période l'an dernier.
Oracle/Sun : Bruxelles craint une concurrence faussée sur les bases de données
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