Les fraudes au président ont le vent en poupe. Elles consistent le plus souvent à piéger par téléphone ou par mail le service comptable d'une grande entreprise en se faisant passer pour un membre de la direction générale et en demandant le virement urgent d'une grosse somme. Depuis 2011, on estime ainsi à 350 millions d'euros le montant du préjudice subi par ce type d'attaques (également appelées whaling outre-Atlantique) ayant visé de très gros comptes en France comme La Poste, les Galeries Lafayette, Disneyland Paris ou encore la Caisse d'Epargne, la banque HSBC et même l'Elysée...
Aux Etats-Unis, Mattel en a notamment fait les frais, comme l'a montré une enquête de The Associated Press. Le 30 avril 2015, alors que le groupe a mis à la porte son ancien CEO Bryan Stockton et fraîchement nommé Christopher Sinclair à ce poste, une responsable financière du géant américain des jouets reçoit un mail, extrêmement bien ficelé, apparemment envoyé par le nouveau CEO du groupe. Problème : le message est en fait un mail de phishing, envoyé par des escrocs chinois, sommant d'effectuer un virement de 3 millions de dollars à la Banque de Wenzhou, en Chine.
Les autorités chinoises coopératives
Malheureusement, la responsable financière croit bien faire et effectue ce virement de 3 millions de dollars. Quelques heures plus tard, elle en parle de vive voix au CEO qui découvre alors l'escroquerie et prévient immédiatement sa banque, la Police et le FBI. Mais trop tard, l'argent a déjà été viré en Chine. Par chance, le vendredi 1er mai est aussi un jour férié en Chine, ce qui a donné le temps de lancer une enquête auprès des autorités chinoises qui ont pu, d'après des sources proches du dossier, présenter lundi 4 mai au matin une lettre signée du FBI pour dénoncer la supercherie. Et le 6 mai, les 3 millions de dollars ont été virés de nouveau sur le compte en banque de Mattel.
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