Selon Shawn Allaway, CEO de Converter Technology, une société spécialisée dans la migration des entreprises vers les dernières versions de Windows et d'Office, « le temps d'apprentissage, la mise à jour du matériel et la compatibilité des applications sont déjà des obstacles à l'adoption de Windows 8, et la plupart des entreprises qui utilisent encore Windows XP vont probablement faire de Windows 7 leur nouvelle plate-forme ». En fait, « aucun client de Converter n'a choisi de passer de XP à Windows 8 », a-t-il ajouté. « Le support technique de Windows 7 étant garanti jusqu'au 14 janvier 2020, ça laisse du temps pour voir émerger une ou deux autres versions de Windows, autres que Windows 8, trop perturbant », a-t-il encore déclaré.
Selon Shawn Allaway, dans le secteur de l'entreprise, les nouvelles fonctionnalités et interfaces ne sont pas déterminantes. « Les clients cherchent avant tout de la stabilité, et pas nécessairement le dernier produit à la pointe », a-t-il ajouté. « Quand ils ont un système d'exploitation stable et verrouillé, ils se battent pour le garder aussi longtemps que possible ». Par ailleurs, « les entreprises doivent être sûres que leurs applications courantes s'adaptent correctement à l'interface tactile de Windows 8. Elles ne veulent pas avoir à réécrire ces applications », a encore expliqué le CEO de Converter Technology.
La compatibilité des applications, frein majeur à l'adoption de Windows 8
« L'exécution d'applications dans un environnement virtuel sous Windows 8 pose le problème de la compatibilité des applications », a déclaré pour sa part Scott Dowling, architecte spécialisé dans les produits Microsoft chez En Pointe Technologies, une société qui vend des matériels, des logiciels et des services informatiques aux entreprises. L'an dernier, alors qu'il travaillait pour Microsoft, quand l'équipe de commerciaux vantait les avantages de Windows 8 aux entreprises clientes, dans 80 % des cas, elles achetaient des licences. « Cela ne veut pas dire qu'elles déployaient effectivement Windows 8, mais qu'elles licenciaient suffisamment d'instances pour couvrir l'ensemble de leurs besoins », a-t-il expliqué. Pour Scott Dowling, la question du hardware n'était pas vraiment un problème dans leur prise de décision. La plupart des clients avaient déjà mis leur PC à niveau et acquis des matériels qui dépassaient largement les exigences minimales de Windows 8.
« Les entreprises craignent que le déploiement des nouvelles versions de Windows, qui apportent d'importants changements en terme d'interface utilisateur, ait aussi un impact négatif sur la productivité, le temps que les utilisateurs s'habituent à exécuter leurs tâches autrement », a déclaré Shawn Allaway. Ce problème est particulièrement préoccupant pour les grandes structures: dans une entreprise de 40 000 salariés, les effets négatifs d'un tel déploiement seraient décuplés. Selon le CEO de Converter Technology, XP a bénéficié d'une durée de vie extraordinairement longue - 13 ans - pour un système d'exploitation. Microsoft aura peut-être appris que pour inciter les utilisateurs à mettre à jour plus rapidement Windows 7, il faudrait par exemple lier le système d'exploitation avec de nouvelles fonctionnalités dans Microsoft Office. « Ce serait un électrochoc si la firme de Redmond réduisait la durée de vie du système à cinq ans », a-t-il estimé. « Ce qui motive les entreprises, c'est un système d'exploitation sûr. Mais les avantages apportés par Windows 8 comparé à Windows 7 n'ont pas été décisifs », a-t-il conclu.
Les rumeurs sur Windows 9 freinent l'adoption de Windows 8 dans les entreprises
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Réaction
Selon les experts, les rumeurs de l'arrivée possible de Windows 9 en début d'année prochaine n'incitent guère les entreprises encore sous Windows XP à déployer Windows 8.
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Le fait est qu'aucun administrateur ne veut d'un OS bancal, avec une interface tactile contre productive. L'échec de windows 8 est d'ailleurs double, puisqu'il concerne à la fois le noyau (notamment la couche réseau), et à la fois l'interface graphique qui est, il faut bien le dire, aussi inutile que ratée ergonomiquement.
Signaler un abusLe parallèle avec l'échec de Canonical il y a 2 ans est tentant. A l'époque, Gnome2 proposait le meilleur environnement graphique au monde : modulable, léger, stable et simple à prendre en main - absolument parfait pour les entreprises qui migraient sous GNU/Linux, et qui économisaient ainsi beaucoup de temps et d'argent. Canonical n'a pas compris qu'elle tenait de l'or dans ses mains, et est partie dans son délire d'interface tactile unifiée nommé Unity. Résultat : 50% des utilisateurs ont quitté le navire ! Mais à la différence de windows 8, ce n'était que l'interface graphique, et non le noyau système, qui posait problème. Ça fait maintenant plusieurs déjà que le noyau Linux a gagné la guerre. Il n'y a plus que le poste client qui résiste encore à l'envahisseur - mais plus pour longtemps.
Avec LXDE, XFCE, KDE, Gnome, les libristes déçus en 2011 ont vite snobé Unity. Puis Gnome2 a été récupéré par l'équipe Mint, et renommé en Mate, qui reste aujourd'hui, de mon point de vue, la meilleure interface pour des débutants et des pros qui veulent de l'efficacité sans s'emmerder.
Finalement, quand on voit les forums windows actuels, on se rend bien compte que microsoft nous a refait là le coup de vista : un os m... et mal finalisé. Que l'éditeur ait (encore) pondu un mauvais produit n'est pas grave en soi - les gens avertis l'évitent simplement - et c'est bien que font les entreprises avec brio...
Le problème, c'est que le consommateur de base lui, n'a pas ce choix. Il se retrouve donc avec un produit m... imposé de force par la vente liée matériel/logiciel. Et ça, c'est intolérable.