Les produits de sécurité ont remporté une victoire paradoxale : les systèmes plus sûrs n'ont fait que renforcer l'ingénierie sociale, c'est-à-dire la manipulation psychologique. Exit les campagnes de piraterie dont le seul but était de faire parler de leurs instigateurs. Aujourd'hui, les attaques en tout genre sont ciblées, personnalisées. Pour être efficaces, c'est-à-dire générer du profit ou collecter des informations personnelles, elles tentent d'exploiter nos vulnérabilités psychologiques. Une étude menée par l'éditeur de solutions de sécurité McAfee, en collaboration avec le professeur Clive Hollin, psychologue médico-légal de l'Université de Leicester au Royaume-Uni, souligne que les cybercriminels usurpent l'identité de personnes de confiance (ami, organisme légal reconnu), engagent un dialogue amical et exploitent des émotions comme la peur, l'insécurité ou la cupidité. L'objectif est de persuader les victimes d'ouvrir des pièces jointes, de cliquer sur un lien ou de saisir des informations confidentielles. (Quiconque possède une adresse email aura d'ailleurs noté le stratagème avant les conclusions de cette étude...) Pour attirer l'attention, les pirates informatiques usent de titres accrocheurs en guise d'objets de leurs messages, en rapport avec le shopping ou les rencontres. Des suggestions du type «Cliquez ici pour recevoir une récompense» ou mises en garde telles que «pour éviter qu'il ne vous arrive quelque chose de regrettable» sont souvent intégrées dans les e-mails. Les cybercriminels tirent également profit des sujets d'actualité sensibles : événements mondiaux inquiétants ou susceptibles de faire vibrer la corde sensible des victimes potentielles ou encore manifestations sportives majeures. Selon cette même étude, tout utilisateur d'Internet peut se faire piéger. «Si les conditions sont réunies, c'est-à-dire que le message est persuasif et la situation et le profil de l'utilisateur s'y prêtent, la plupart des gens sont vulnérables aux informations trompeuses. Et ceci reste valable pour tous les utilisateurs, expérimentés ou non. La naïveté a certes une part de responsabilité, mais même les utilisateurs chevronnés peuvent se laisser duper et influencer», explique le professeur Clive Hollin. Enfin, Greg Day, analyste sécurité chez McAfee, constate que les criminels se liguent et mettent à profit leurs expériences pour peaufiner leurs stratégies d'attaques. Ils cherchent à contourner les barrières mentales plutôt que les logiciels de sécurité.
Les cybercriminels sont de fins psychologues
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