Loïc Le Meur a donné le coup d'envoi ce matin de l'édition 2007 de sa conférence Le Web 3, deux jours de présentations mais aussi de réflexion sur l'état présent du Web et son avenir. Organisé à Saint-Denis, au nord de Paris, la conférence compte 1800 personnes enregistrées - acteurs du Web, capitaux-risqueurs, journalistes... - venus du monde entier (la conférence se tient d'ailleurs en anglais), ainsi qu'un nombre impressionnant d'orateurs issus d'horizons divers. De fait, si Loïc Le Meur, ex-médiatique patron de la plateforme de blog SixApart Europe, s'est un peu brûlé les ailes en touchant de trop près le monde politique l'année dernière, il n'a semble-t-il rien perdu de son entregent. Le programme de la conférence comporte bien quelques passages obligés, où les dirigeants de start-up tentent de faire partager leur enthousiasme sur leur idée, mais elle permet surtout de prendre du recul sur beaucoup de thèmes. La conférence a ainsi démarré avec le thème de l'identité numérique, un sujet brûlant alors que les faux profils de personnages célèbres se multiplient sur les réseaux sociaux, que les moteurs de recherche spécialisés dans les personnes émergent, et que les analystes mettent en garde les jeunes gens sur les traces qu'ils laissent et qui pourraient les handicaper plus tard. Le blog en tant que retour à un média originel On peut également citer June Cohen, de TED Conference (organisateur de conférences), qui a comparé le mouvement actuel autour des blogs à un « retour aux origines ». Pour elle, « la majorité des blogueurs ne cherchent pas à concurrencer le New York Times, mais juste à être eux-mêmes, [...] à communiquer avec leur famille, leurs amis ». Comme cela se pratiquait avant la télévision, avant les journaux, avant les livres. Dans les années 60, un « orateur persuasif » tel que Kennedy bénéficiait de la façon dont on consommait alors la télévision, a expliqué June Cohen, pour développer un discours et bouger les foules. Aujourd'hui, ce média peut être le Web. L'aspect social, mis en vedette par le thème omniprésent des réseaux sociaux, a également été évoqué sous l'angle du design. Grâce à une intervention totalement décalée du célèbre designer Philippe Stark sur le rôle social du design. Qui a expliqué qu'un produit doit être précédé par un concept, rendant service à l'utilisateur. Alors que la plupart des produits aujourd'hui sont composés de « 10% d'utile et de 90% de merde autour », destinés à des « consommateurs cibles ». Difficile dans ces conditions de monter sur scène, ensuite, avec un robot-lapin programmable. Mais Rafi Haladjian, dirigeant de Nabaztag, a relevé le défi, et profité de l'occasion pour présenter une évolution : la capacité de son lapin à lire des étiquettes RFID à proximité. « On peut coller une étiquette sur les clés de ses enfants, de façon à ce que, quand ils rentrent de l'école, le lapin envoie un email pour dire que les enfants sont bien rentrés. » Autre application : Gallimard a initié une collection de livres pour enfants équipés de tags RFID, et le lapin peut ainsi faire la lecture aux enfants. Entre ce nouveau type de baby-sitter et les « sonneries visuelles » et personnalisables de Vringo à envoyer à tous ses contacts téléphoniques, Le Web 3 donnait aussi un aperçu de ce qui peut advenir.
Le Web 3 prend du recul sur les phénomènes du Web 2
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